Lors de ses bombardements sur la Serbie en 1999, l’OTAN a utilisé de l'uranium appauvri. Une pratique aux conséquences catastrophiques, estime l'avocat Srdjan Aleksic chargé par le gouvernement serbe d'attaquer l'OTAN en justice.
La Serbie a demandé à une équipe d'avocats de préparer un procès contre l'OTAN pour les dommages infligés par l'Alliance au pays lors des bombardements de 1999. Le chef de cette équipe, Srdjan Aleksic, revient pour RT sur les détails du procès à venir.
RT : Pourquoi la Serbie a-t-elle décidé de poursuivre l'OTAN en justice 19 ans après les bombardements du pays par l'Alliance ?
Srdjan Aleksic (S. A.) : Lors de ses bombardements de la Serbie en 1999, l’OTAN a utilisé entre dix et 15 tonnes d'uranium appauvri, ce qui a engendré une catastrophe environnementale majeure. A cause de cela, en Serbie, 33 000 personnes tombent malades chaque année. Un enfant [tombe malade] chaque jour.
Au regard des conséquences horribles pour notre population, je pense qu'il n'est jamais trop tard pour poursuivre quiconque est à l'origine d'une catastrophe environnementale, quiconque a bombardé la Serbie avec une arme quasi nucléaire.
Nous prévoyons une compensation pour les dommages financiers et non financiers infligés par tous les membres de l'OTAN qui y ont participé
RT : Sur quoi se fondera votre procès ?
S. A. : Notre procès sera basé sur la catastrophe écologique engendrée par l'utilisation d'armes interdites. C'était là une violation de toutes les conventions et règles internationales qui protègent les populations de l'utilisation de substances illégales.
L'OTAN a d'abord utilisé de l'uranium appauvri en Irak en 1991. L'alliance n'a pas été jugée pour cela, mais les conséquences sont désastreuses.
Je crois que si l'uranium appauvri avait été utilisé dans tout autre pays, une indemnisation pour les dommages matériels et non-matériels infligés à la population aurait été requise.
RT : Quel genre de compensation attendez-vous de la part des pays de l'OTAN qui ont bombardé la Serbie ?
S. A. : Nous prévoyons une compensation pour les dommages financiers et non financiers infligés par tous les membres de l'OTAN qui ont participé [aux bombardements], directement ou indirectement.
Les 19 pays qui étaient membres de l'OTAN à l'époque devraient verser une indemnisation pour tous les citoyens décédés ou tombés malades du fait des bombardements de l'OTAN.
Nous souhaitons que les membres de l'OTAN fournissent un traitement à nos citoyens qui souffrent de cancers. Ils doivent également fournir la technologie et l'équipement nécessaires pour éliminer toute trace d'uranium appauvri de notre terre.
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