Patriarche serbe : Il faudra un siècle entier pour réparer les dégâts de l'invasion de l'OTAN

Patriarche serbe : Il faudra un siècle entier pour réparer les dégâts de l'invasion de l'OTAN© Marko Djurica Source: Reuters
Le patriarche de l'Eglise orthodoxe serbe Irénée
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L’amitié russo-serbe, les conséquences des bombardements de l’OTAN et les défis de la Serbie moderne : le primat de l'Eglise orthodoxe serbe Irénée présente sa vision de l'histoire récente et des perspectives de son pays.

Pour le patriarche, la coopération entre les églises orthodoxes russe et serbe permet de préserver les rapports historiques profonds entre les deux nations.

«L’on doit se souvenir que nous sommes un peuple de même sang, nous sommes des Slaves. Les contacts entre nos églises ont débuté au XIIe siècle et n’ont fait que s’approfondir depuis», explique-t-il.

Conséquences de l'invasion de l'OTAN

L’ingérence de l’OTAN dans «les questions internes de la Yougoslavie» a fait d'énormes dégâts, qui sont maintenant estimés à «une valeur allant jusqu'à 100 milliards de dollars».

«Ils ont détruit nos usines, des routes, des ponts. Même des hôpitaux ont été touchés. Nous nous souvenons en particulier du train bombardé, avec la mort d'innocents», raconte le patriarche en se souvenant d'une frappe aérienne de l'OTAN contre un train de passagers serbe, qui a fait 14 morts et 16 blessés.

Le pays serait toujours dans une situation économique difficile : d’après le patriarche Irénée, il faudra tout un siècle pour le reconstruire.

«Les problèmes matériels d'aujourd'hui prennent leur origine à la date des bombardements», explique le patriarche Irénée ajoutant que les difficultés économiques ont conduit à l'émigration massive des jeunes.

L'Eglise elle-même a beaucoup souffert pendant les guerres yougoslaves, tout comme les bâtiments lui appartenant. Les croyants étaient persécutés pour le simple fait d’être orthodoxes.

«On s’est attaqué de la même façon au peuple et aux sanctuaires du peuple. Rien que dans la région de la Bosnie-Herzégovine et de la République de Croatie, entre 1991 et 1995, 579 monastères et églises ont été endommagés. Sans parler des maisons [détruites], des familles expulsées de nombreuses régions. Dans toute l'histoire de la Serbie, nous n’avons jamais souffert autant qu’au XXe siècle, à l'ère de la démocratie, de l'éducation et de la culture», a poursuivi le primat de l’Eglise serbe.

Les problèmes de la Serbie moderne

Concernant la Serbie actuelle, le patriarche note : «Les Serbes ont créé la Yougoslavie et se sont battus pour elle. Malheureusement, la Yougoslavie s’est désintégrée. Aujourd'hui, beaucoup regrettent cette division».

L’alliance avec le Monténégro, préservé à l’époque, a été rompue plus tard, dans les années 2000, à cause des agissements des «forces pro-occidentales».

Par conséquent, la tâche de la Serbie moderne est de «survivre dans ces nouvelles frontières», ainsi que de préserver le Kosovo et la Métochie, car les Serbes sans le Kosovo, c’est «comme un homme sans cœur».

C’est bien sur ces terres-là, d’après le patriarche Irénée, que se trouvent les plus grands sanctuaires de l’Eglise orthodoxe serbe, les terres habitées par des centaines de milliers de Serbes avant la Seconde Guerre mondiale et les bombardements de l'OTAN.

«Pendant l'occupation allemande, italienne et albanaise, environ 200 000 Serbes ont été expulsés. Ce qu’il y a de plus tragique, c’est qu’après la guerre, il leur était interdit de revenir», explique l’archevêque de Pec, ajoutant que les quelque 300 000 Serbes expulsés de leurs foyers d'origine en 1999 et après le pogrom de mars 2004, souhaitent retourner dans les villes où ils habitaient avant : Prizren, Pec, Pristina, mais «beaucoup de gens n’ont pas où aller, leurs maisons ayant été détruites ou reprises».

En conclusion, le patriarche Irénée exprime l'espoir que «le peuple fraternel russe aidera de par son influence à préserver le Kosovo et les sanctuaires orthodoxes».

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