L’Occident n’a pas cessé de s’ingérer dans les processus électoraux des autres pays, notamment la Russie et maintenant l’accuse sans preuve de faire la même chose, affirme le journaliste Guy Mettan.
RT France : Dans une interview au Monde datée du 6 mars, François Hollande a affirmé que la Russie voulait agir sur tous les territoires qui étaient jadis les siens, à l’époque de l’Union soviétique, et que dans le cas de son implication sur différents théâtres d’opération, notamment en Syrie, elle «agirait dans son propre intérêt». Qu'en pensez-vous ?
Guy Mettan (G. M.) : La déclaration de François Hollande est curieuse. C’est curieux d’entendre un président français reprocher à la Russie de s’intéresser à son voisinage le plus proche et de vouloir redevenir une grande puissance, alors que la France ne cesse de contrôler ce qui se passe en Afrique ; alors que le président Hollande est intervenu militairement au Mali et que la France ne cesse de s’ingérer dans les affaires africaines. C'est très étonnant que le président français critique la Russie pour s'intéresser à ce qui se passe dans son voisinage proche, les anciennes républiques de l'Union soviétique alors que la France ne cesse de s'ingérer dans ses ex-colonies africaines y compris militairement.
Ce qui me frappe, c'est qu’il n’y a aucune preuve et que l’Occident n’a pas cessé de s’ingérer dans les processus électoraux des autres pays
RT France : Pourquoi selon vous le sujet de la Russie revient-il tout le temps dans le discours électoral ?
G. M. : Parce que ces gens ont besoin d’un adversaire pour masquer leur propre ingérence dans les affaires des autres. La France n’a pas cessé de s’ingérer dans les affaires syriennes, alors qu’elle reproche à la Russie de le faire. C’est tout-à-fait paradoxal.
C’est devenu une mode en Europe, après l'élection américaine, d’accuser la Russie d’intervention dans les processus électoraux sans aucune preuve. C'est pour renforcer le camp des libéro-mondialistes.
RT France : François Hollande a également accusé la Russie de tenter d'influer sur le résultat de l'élection présidentielle française par «tous les moyens pour influencer les opinions publiques». Y a-t-il un fondement à ces accusations ?
G. M. : Plus aucune élection en Europe ne se passe sans qu’on accuse la Russie d’ingérence. Ce qui me frappe, c'est qu’il n’y a aucune preuve et que l’Occident n’a lui-même pas cessé de s’ingérer dans les processus électoraux des autres pays, notamment de la Russie dans les élections du 1996, puis en soutenant dans les dernières élections le camp des libéraux, tels qu'Alexeï Navalni et les autres opposants russes. Cet Occident qui s’ingère donc dans les affaires intérieures russes s'étonne et critique la Russie et l’accuse sans preuve de faire la même chose lors des élections occidentales. C’est un deux poids – deux mesures. Et tant qu'on n'a pas de preuves ce sont des accusations gratuites.
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