La mise en scène de la détresse des réfugiés est devenue un événement couru du Forum de Davos. C'est un symptôme visible de notre société néo-féodale, estime l'analyste financier américain Gerald Celente.
La rencontre annuelle du Forum économique mondial (WEF) de 2017 s'est ouverte le 17 janvier à Davos, ville touristique située dans les Alpes suisses. Le thème de la réunion cette année, c'est le «leadership réceptif et responsable».
Le World Economic Forum (WEF) de Davos est souvent considéré comme le sommet des riches et des puissants.
Cette année, les participants au Forum auront la possibilité de prétendre qu’ils subissent les mêmes privations que les réfugiés.
Avant le début du Forum, l’ONG Oxfam a publié un rapport sur l'inégalité grandissante de la répartition des richesses sur la planète. Selon ce rapport, la richesse des huit individus les plus riches du monde équivalent à la richesse que possède la moitié de la population la plus pauvre du monde. Qui plus est, cela signifie aussi que les dix plus grandes entreprises génèrent désormais des bénéfices supérieurs à ceux de 180 gouvernements pris dans leur ensemble.
RT : Pensez vous qu'il est normal que des individus aussi riches imitent la vie de réfugiés ?
Gerald Celente (G. C.) : Bon, c’est un camp pour milliardaires et ils se comportent comme de petits campeurs. C’est une sorte d'individus qui établit des «zones de non-violence» dans les écoles, comme si cela pouvait arrêter les choses. C’est aussi lâche de leur part, car aucun d’entre eux ne parle des raisons de cette énorme crise des réfugiés. Cela ne pourrait pas être à cause de la destruction de l’Irak. Non, cela n’a rien à voir mais elle est pourtant responsable de la mort de plus d’un million de personnes. Cela n’a rien à avoir avec la destruction de l’Afghanistan, un conflit qui est devenue la guerre la plus longue de l’histoire des Etats-Unis. Cela n’a rien à avoir avec les Etats-Unis, l’OTAN et leur coalition qui tuent et massacrent en Syrie, forçant les populations à abandonner leurs maisons…
C’est une honte, cela vous montre le niveau d’absurdité, d’arrogance et d’étroitesse d’esprit des ces petits êtres avec tout cet argent
Selon le New York Times : «Il y a un événement important à Davos – la simulation de l’expérience des réfugiés, ou les participants du Forum peuvent se mettent à quatre pattes et rampent, feignant de fuir des armées en marche. C’est l'un des évènements les plus populaires chaque année.»
Evénement populaire, vraiment ? Et si on organisait un événement populaire qui permettait de se déplacer d'un endroit où votre maison est bombardée, vos parents tués et où les soldats violent votre sœur ? Pourraient-ils supporter cela ? C’est une honte et cela vous montre le niveau d’absurdité, d’arrogance et d’étroitesse d’esprit de ces petits êtres avec tout cet argent. C’est un spectacle dégoûtant.
RT : Ne serait-il pas plus convenable d’envoyer aux réfugiés l’argent dépensé pour ce jeu ?
G. C. : Qu’est-ce que vous avez à Davos ? Nous avons huit personnes qui ont plus d’argent que la moitié de la population de la planète. L’argent dépensé à Davos pourrait aider les camps de réfugiés et la crise migratoire touchant d'autres pays. Mais cela ne fait pas partie de leurs intérêts, ou au moins ça ne semble pas l’être. Parce que, encore une fois, l’aspect le plus important, ici, c’est que personne ne parle de cause à effet.
Pourquoi ont-ils [les réfugiés] fuit ? Cela ne pourrait pas être à cause de ce que le président Barack Obama, lauréat du prix Nobel de la paix, a décidé avec l'OTAN que Mouammar Kadhafi devait partir. C’est eux qui ont provoqué cette crise. Vous avez ces milliardaires pitoyables, avec une attitude déplorable et avec beaucoup d’argent, qui jouent dans leur club de milliardaires. Jouons à un jeu ! Et selon le New York Times, c’est l'un des spectacles les plus remarquables de cette charade.
C’est ce que nous avons. Une société néo-féodale
RT : On organisait apparemment le jeu depuis 2009. Pourquoi depuis aussi longtemps ?
G. C. : Les sociopathes et les psychopathes n’ont jamais honte et ils ne regrettent jamais ce qu’ils font. N’oubliez pas que ce sont des banquiers. Alors, pour tous ces gens dans le monde qui ont perdu leur maison à cause de malhonnêtetés et des sales mensonges, ou de «méfaits», comme les garçons blancs, cireurs de chaussures aiment les appeler, ils n’ont pas de regrets. Regardons justement les faits. Six banques, et, encore une fois, ce sont des riches à Davos, qui ont été condamnées pénalement pour avoir truqué les taux Libor, les taux d’intérêts et le marché Forex, les marchés des devises dans un volume de 5,3 milliards par jour. Six personnes reconnues coupables de ces crimes.
L’un d’entre eux est-il allé en prison ? A-t-il dû s'acquitter d'une amende ? Rien. Alors, c’est ce que nous avons. Une société néo-féodale. Les élites financières et la noblesse politique se sentent mal, lorsqu’elles rampent par terre et jouent aux réfugiés dans un camp pour milliardaires.
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