Ayant fait de son discours d'adieu un plaidoyer qui rappelait une campagne présidentielle, Barack Obama a de nouveau montré qu'il n'était capable que de paroles en l'air, selon le journaliste Bryan MacDonald.
J’étais là. Au Tiergarten, à Berlin, en juillet 2008. Plus j'y pense, et je trouve que c'était bizarre.
Le candidat à la présidentielle américaine du parti démocrate, Barack Obama, était arrivé en ville pour prononcer un discours promettant de fonder «un monde qui parle d'une seule voix».
Il n’était pas venu à Berlin parce qu’il avait une tendresse particulière pour cette ville. Il n’était pas venu non plus pour mettre en avant son projet d’unifier la planète. Et il se trouvait qu'il ne parlait pas un mot d'allemand le jour dit. Pas même assez pour dire «Ich bin ein Berliner». Malheureusement, ça n'était sans doute pas non plus pour éviter la comparaison avec des beignets à la confiture.
Barack Obama a voulu prononcer son discours à Berlin simplement parce que c'est là que John Fitzgerald Kennedy avait prononcé son célèbre discours de 1963
Voyez-vous, la mascarade n'avait aucune substance. Barack Obama a voulu prononcer son discours à Berlin simplement parce que c'est là que John Fitzgerald Kennedy avait prononcé son célèbre discours de 1963. Et il essayait de se positionner en JFK moderne – avec le soutien de feu Ted Kennedy pour démarrer.
Mais la différence est que Jack Kennedy était un grand homme d’Etat, qui non seulement avait une vision mais avait aussi réalisé ses rêves – alors qu'Obama était un imposteur. Et, huit ans plus tard, je ne peux pas croire qu'Angela Merkel lui ait accordé la permission d’organiser l’événement. Parce que, si son adversaire, John McCain, avait gagné les élections, la chancelière aurait passé des années à ramper devant lui comme un chiot qui aurait dévoré les pantoufles préférées de son maître.
Une fois en poste, il a toutes les difficultés du monde à prendre des décisions sérieuses et il lui est difficile de s'impliquer.
Maître Spectacle
Nous avons appris il y a longtemps à quel point Barack Obama savait bien faire campagne. Peut-être une des personnes les plus adroites ayant jamais vécu sur terre. Nous avons également découvert qu’une fois en poste, il avait toutes les difficultés du monde à prendre des décisions sérieuses et qu'il lui était difficile de s'impliquer.
Notons également qu'il a pu faire plus de 300 parties de golf au cours de ses huit années à la Maison Blanche, ce qui est un niveau de sérieux que Rory McIlroy aurait du mal à surpasser.
Barack Obama a prononcé son dernier discours en tant que président à l'autre bout du monde, loin de Berlin, à Chicago. Et on a été gratifié d'un peu plus de son vent caractéristique. Il a par exemple été le président d'une administration qui a vu l'intense renforcement de l'inégalité économique aux Etats-Unis. Mais, plutôt que de reconnaître ce fait, il a parlé de «la liberté d'atteindre nos rêves individuels par la sueur, le labeur et grâce à l'imagination».
Plaçant la barre de l'hypocrisie toujours un peu plus haut, le président a noté comment «l'appel de notre nation à la citoyenneté... est ce qui a poussé les immigrants et les réfugiés à traverser les océans et le Rio Grande». Cependant, il a admis moins de 15 000 demandeurs d’asile syriens aux Etats-Unis au cours des deux dernières années, tandis que l’Allemagne en a accueilli plus d'un million. Et ce malgré le fait que le gouvernement de Barack Obama a jeté 26 171 bombes en 2016, alors que Berlin a envoyé moins d’une demi-douzaine de Tornados, avec ordres stricts de cibler exclusivement Daesh.
Puis, Obama a doublé la mise, insistant : «C’est ce que nous voulons dire lorsque nous disons que l’Amérique est exceptionnelle.» Dans cette logique, l'Allemagne, pour avoir accueilli tant de victimes en grande partie déplacées à cause de l'ingérence des Etats-Unis au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, doit l'être une centaine de fois plus. Mais l’Allemagne n’a pas été mentionnée une seule fois dans son disours.
Au cours des dernières semaines, Barack Obama a fait tout son possible pour torpiller Donald Trump
Le fourbe destin
Il est ensuite passé à la démocratie. Là, le président sortant s'est moqué de la notion même de sincérité. «J'ai assuré le président élu Donald Trump que mon administration garantirait la transition la plus douce possible, tout comme le président Bush l'avait fait pour mois», a-t-il ainsi assuré. A ce niveau-là, on peut quasiment dire que ça devient n'importe quoi. Parce qu’au cours des dernières semaines, Barack Obama a fait tout son possible pour torpiller Donald Trump.
Il a imposé de nouvelles sanctions à la Russie pour réduire la marge de manœuvre de son successeur dans le renouveau des relations entre Moscou et Washington. En outre, il a mis en doute la légitimité de la victoire de Donald Trump, bien que ne s'appuyant sur aucun fait sérieux, affirmant que les Russes avaient influencé le résultat. Tout cela a été réalisé au nom du parti, parce qu'il est manifestement contrarié par le fait que Hillary Clinton ait perdu l’élection et à cause des conséquences que cela va avoir sur son héritage politique.
Passant en revue l'état de l’économie américaine, Barack Obama s’est vanté du fait que «les riches paient une part juste des impôts». Alors, penchons-nous sur cette supposition un instant. Oui, il est vrai que le top de l’Amérique paie près de 50% des impôts fédéraux sur le revenu. Mais le problème est que ces 0,1% qui sont au top (oui, 10% du 1%) possèdent plus de richesses que 90% des Américains qui se trouvent en bas. De fait, la seule manière de faire s'équilibrer la balance est évidemment que ces quelques chanceux paient beaucoup plus de pénalités. Quelque chose que Barack Obama n'a même jamais tenté d’aborder au cours de ses huit ans de mandat. Par contre, il a le culot de vanter à Chicago le statu quo actuel.
Toutes ces exhortations ont été ponctuées d'applaudissements, comme si la foule rassemblée venait de voir l’avenir, alors que le grand orateur se dirigeait vers les étoiles
Ensuite le tout a atteint le paroxysme de la farce. Prouvant, une fois pour toutes, qu’il était beaucoup plus militant que législateur, Barack Obama est revenu au mode campagne électorale. «Nous devrons forger un nouveau pacte social en vu de garantir à nos enfants l'éducation dont ils ont besoin», a-t-il déclaré. «Donner aux travailleurs le pouvoir de se syndiquer pour réclamer de meilleurs salaires. Pour mettre à jour les systèmes de sécurité de manière à ce qu'ils correspondent à notre mode de vie. Et réformer davantage le code fiscal pour que les sociétés et les personnes qui récoltent le plus dans cette nouvelle économie n’évitent pas leurs devoirs envers le pays qui a rendu leur succès possible.»
Toutes ces exhortations ont été ponctuées d'applaudissements, comme si la foule rassemblée venait de voir l’avenir, alors que le grand orateur se dirigeait vers les étoiles. Les applaudissements se sont ensuite transformés en acclamations bruyantes, quand il a souligné qu'il fallait «réformer davantage le code fiscal pour que les sociétés et les personnes qui récoltent le plus dans cette nouvelle économie n’évitent pas leurs devoirs envers le pays qui a rendu leur succès possible».
Et bien, devine quoi, Barack ? Tu viens de passer huit ans dans le bureau ovale et tu n'as rien fait de tout cela. Parce que tu es un marketeur, un charlatan, un bluffeur, un simulateur et un imposteur. Un escroc se faisant passer pour un sourcier, un prophète et un visionnaire. Un des plus grands prêcheurs depuis l'invention des tribunes et qui se complait à dire : «Faites ce que je dis, pas ce que je fais.»
Tu vas quitter la Maison Blanche la semaine prochaine. Ne te fais pas taper par la porte en sortant, imposteur.
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