En arrivant, Donald Trump peut annuler «chacun des décrets du président Obama»

En arrivant, Donald Trump peut annuler «chacun des décrets du président Obama»© Kevin Lamarque Source: Reuters
10 novembre 2016 : Donald Trump et Barack Obama lors de leur rencontre à la Maison Blanche.
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Les sanctions antirusses de Barack Obama se basent sur des accusations infondées et pourraient être simplement annulées par la nouvelle administration, estime le directeur d'institut Ron Paul Daniel McAdams.

RT : Les sanctions antirusses annoncées par Barack Obama le 29 décembre arrivent à quelques semaines de la fin de son mandat. Pensez-vous que l'administration de Donald Trump les conservera ou va-t-elle les annuler ?

Daniel McAdams (D. M.) : Bien sûr qu'en tant que président, Donald Trump aura la possibilité d'émettre un décret annulant chacun des décrets du président Obama et je pense que ce serait un bon début. Cependant il s'agit d'une violation de protocole extraordinaire de la part du président sortant – qui n'a plus que quelques jours restant de son mandat – quand il initie une grande activité dans le domaine de la politique étrangère. C'est sans précédent et extraordinaire, c'est une gifle. Ce que je voudrais que le président élu Donald Trump fasse, c'est qu'il parle à pleine voix et dise aux Russes qu'il a l'intention d'annuler cela le jour où il arrivera au bureau, que ce n'est pas la façon dont il compte commencer son mandat.

С'est du renseignement fondé sur la foi

Je voudrais que les Russes disent simplement : «D'accord, nous n'allons pas riposter.» Ce serait quelque chose de très intéressant et nouveau, cela ouvrirait une nouvelle voie et montrerait à quel point l'administration sortante de Barack Obama est faible et déséspérée.

RT : Les sanctions ont été annoncées le jour du cessez-le-feu en Syrie, convenu avec la participation de la Turquie mais sans l'implication des Etats-Unis. Y voyez-vous un lien ?

D. M. : Personne, à mon avis, ne crois que ce soit un simple hasard. Cela souligne simplement la rancune, la mesquinerie des gens dont s'est entouré Barack Obama en ce qui concerne la politique étrangère. Finalement les Russes, les Turcs et les Iraniens ont dû se passer des Etats-Unis, car, au cours des années, ces derniers ne sont rien d'autre qu'une obstruction lorsqu'il s'agit de la résolution du problème syrien. Combien de milliers de personnes sont mortes alors que les Etats-Unis protégeaient des gens dont ils savaient qu'ils avaient des liens avec des djihadistes radicaux. Définitivement, c'est le dernier cri de cette administration contre les Russes qui dirigent ce qui peut s'avérer comme un plan de paix durable pour la Syrie, et qui l'ont fait sans les Etats-Unis.

RT : Les nouvelles sanctions découlent de la publication d'un rapport officiel qui détaille l'ingérence alléguée de la Russie - mais n'explique pas comment les deux groupes de hackers décrits sont liés au gouvernement russe. Quelle conclusion tire-t-on de ces preuves, ou plutôt de cette absence de preuves ?
Le document inclut également un démenti. Soulève-t-il alors des questions quant à son exactitude ?

Ces sanctions semblent être dures, mais l'administration entrante pourrait facilement les lever

D. M. : Je considère que c'est du renseignement fondé sur la foi. Ils veulent que nous les croyions, car nous le devrions. Malheureusement, ils ont montré qu'ils étaient des experts dans le domaine de la création de fausses informations, comme vous et vos correspondants l'avez montré. Il y a tant de qualificatifs dans ce rapport, il y a même un démenti au début du rapport affirmant que cela peut être vrai ou non. Ils n'ont certainement pas avancé en établissant si ces deux groupes de hackers étaient responsables des piratages et comment étaient-ils liés au gouvernement russe. Ils ont simplement cité quelques sociétés de sécurité privées ayant débité ces affirmations. Nous dépensons 80 milliards de dollars par an pour financer les capacités de renseignement des Etats-Unis. Sans doute peuvent-ils faire beaucoup mieux. Nous avons tous eu droit à «croyez-nous» dans le cas des armes de destruction massive en Irak, et je pense que la majorité des Américains ne sont pas prêts de croire à des «croyez-nous simplement» à nouveau.

RT : Etes-vous surpris de la portée des dernières sanctions et exclusions ?

D. M. : Elles ne sont certainement pas sans précédent, il me semble qu'en 2001 près de 50 Russes ont été renvoyés des Etats-Unis. Cela arrive de temps en temps, mais c'est significatif, il ne s'agit pas de deux ou trois personnes. Ces sanctions semblent être dures, mais l'administration entrante pourrait facilement les lever. La question c'est s'il pourra résister aux faucons au sein de son propre parti au Congrès et au Sénat, qui apprécient ces sanctions, qui veulent être plus agressifs vis-à-vis de la Russie. Ce sera un vrai défi pour lui. Les néoconservateurs n'aimeraient rien d'autre que d'inspirer plus de conflits à l'étranger, que ce soit avec la Russie ou avec la Chine. Le seul regret du président de la Chambre des représentants Paul Ryan concernant les nouvelles sanctions de Barack Obama, c'est qu'il aurait fallu en introduire plus et plus tôt. Voilà l'opposition. Nous savons aussi que Lindsey Graham et John McCain aimeraient voir une guerre entre les Etats-Unis et la Russie. Il semble qu'ils veuillent punir la Russie. Je pense donc qu'il [Donald Trump] connaîtra une période très difficile, à moins qu'il se mette à résister très tôt aux néoconservateurs et les remette à leur place. Espérons qu'il le fera.

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