RT : Comment voyez-vous l'avenir des relations entre l'Union européenne et les Etats-Unis sous Donald Trump ?
Matteo Salvini (M. S.) : Il y a de l'espoir. Le temps du changement est venu. Après le Brexit, nous avons Donald Trump maintenant. Du coup, si le président américain s'engage à ne pas exporter la fausse démocratie en accompagnement des bombes, mais de s'occuper de ce qui se passe dans son propre pays et de ne pas intervenir dans les affaires des autres pays, ce sera une bonne nouvelle pour l'Union européenne, et en particulier pour les relations avec la Russie qui ne feront que s'améliorer, car ce serait une folie de continuer avec ces sanctions.
RT : Si ces relations s'aggravaient, quelles pourraient en être les conséquences pour le monde ?
M. S. : Je suis pour la souveraineté et pour que chaque pays et chaque peuple assure indépendamment sa gouvernance. C'est donc certainement un signe positif. Toutefois, cela ne doit pas influencer le référendum italien ou l’approche de l’Union européenne. C’est une bonne nouvelle, mais tout le monde doit agir par lui-même.
RT : Certains ont peur de la montée du mouvement contre l'establishment en Europe qui suivra la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis, qu’en pensez-vous ? Peut-on s'attendre à ce que Le Front national et Marine le Pen s'emparent du pouvoir en France par exemple ?
M. S. : Ce qui est un cauchemar pour certains, est un espoir pour moi. Marine Le Pen en France, Norbert Hofer en Autriche, Alternative pour l'Allemagne et la Ligue du Nord en Italie, différente du Mouvement 5 étoiles. Même si le NON lors du référendum nous unit, le OUI à l'immigration incontrôlable nous désunit, chassera ceux qui sont responsables d'années de chômage, de l’immigration incontrôlable, ces serviteurs des secteurs bancaire et financier... Pour moi, c'est de l'espoir, mais c'est une raison d'inquiétude pour d'autres.
Si Donald Trump fait ce qu'il dit et redéfinit le rôle de l’OTAN, cela n'apportera que du bien à tout le monde
RT : Donald Trump a indiqué que les Etats-Unis pourraient repenser ses engagements envers l'OTAN, ce qui préoccupe les alliés des Etats-Unis en Europe. Cela peut-il en effet se produire ?
M. S. : Je suis convaincu que les mots seront suivis par des actes. Et ce sera évidemment avec la médiation de la politique. Le fait est que l'OTAN dans son état actuel n'a plus aucun sens, on discute de la présence de l'OTAN en Italie, de cette alliance qui n'est plus défensive mais offensive, qui exporte la guerre et qui joue à la guerre avec la Russie... Alors, si Donald Trump fait ce qu'il dit et redéfinit le rôle de l’OTAN, cela n'apportera que du bien à tout le monde.
RT : Certains prédisent que les relations entre la Russie et les Etats-Unis vont s'améliorer sous Donald Trump. Le croyez-vous ? Ou Donald Trump pourrait poser des problèmes à la Russie ?
M. S. : Oui. J’espère que c'est un homme d’affaires, avant d’être un homme d’Etat, c'est quelqu'un de concret... Son élection est un feu vert pour la fin des sanctions qui n’ont aucun sens. Le Premier ministre italien Matteo Renzi qui prétend se battre contre l'Europe a toujours approuvé les décisions imposées par l'Europe, y compris les sanctions.
Du point de vue géopolitique, ainsi que du celui de la paix et des relations économiques, lever les sanctions profiterait à tout le monde
RT : Quel résultat cela aura pour l'Europe si les Etats-Unis et la Russie améliorent leurs relations ? Les lignes politiques européennes envers la Russie seront-elles les mêmes, comme cela a été déclaré ? Les sanctions pourraient-elles être levées ?
M. S. : Les sanctions ont touché l'économie italienne en provoquant la perte de contrats d'affaires pour au moins six milliards d’euros. Tout comme le déploiement de milliers d'hommes sur les frontières européennes dans le cadre de l'attitude belliqueuse de l’OTAN. Du coup, du point de vue géopolitique, ainsi que du celui de la paix et des relations économiques, lever les sanctions profiterait à tout le monde.
RT : L’Union européenne sera-t-elle en mesure de tenir une ligne politique indépendante ?
M. S. : Cela prendra du temps. Même si je pense que nos problèmes sont dus aux trois quarts aux actions des Etats individuels, des régions, des nations et pas de l'UE. Je crois donc que plus vite l'UE, qui est pire que l'Union soviétique, sera démantelée, le mieux ce sera pour tout le monde.