Message de Trump à l'Europe : «C'est la fin du parasitisme»

Grâce à Donald Trump, l'Amérique a la chance de vivre l'approche d'un homme d'affaires à la place de la brutalité et l'approche idéologique des administrations précédentes, selon l'ancien diplomate américain Jim Jatras.

RT : Lors de sa campagne électorale, Donald Trump a fait beaucoup de promesses, comme créer des emplois, réduire les impôts et réformer l’OTAN. Mais il est un nouveau venu en politique. Saura-t-il les tenir ?

Il a une approche pragmatique et pas idéologique

Jim Jatras (J. J.): Je pense qu’il sera en mesure de tenir toutes ses promesses pour deux raisons. Il aura certainement un nombre de défis à surmonter. Mais il peut tout de même y arriver. Premièrement, parce qu'il a une approche pragmatique et pas idéologique. Ce n'est pas un grand visionnaire qui essaiera de refaire le monde selon son image, changer de régime, toutes ces choses-là qui ont donné du fil à retordre aux Etats-Unis sous Barack Obama, sous Georges Bush et autres. Deuxièmement, je pense qu'il aura l'approche d'un homme d'affaires. Il sera président du Conseil d’administration et cherchera des personnes convenables pour les tâches nécessaires avec des objectifs concrets et réalisables au lieu de transformer tout et créer un grand désordre sans aucune idée claire sur les buts à atteindre. C'est surtout la politique étrangère qui est un défi. Pourra-t-il trouver ceux qui suivront son instinct, surtout parmi les anciens responsables républicains des administrations précédentes qui, franchement, partagent plutôt l'avis d'Hillary Clinton ? Là est la question.

RT : Certains dirigeants européens ont déjà exprimé leurs préoccupations à propos de  la présidence de Donald Trump. Le che de l'Etat français François Hollande a annoncé que les relations entre l’Europe et les Etats-Unis entraient dans une période d'incertitude. Quel est votre avis sur cette réaction ?

J. J. : Je considère leur incertitude, leurs plaintes et pleurnichements comme un compliment. Car ce que Donald Trump dit, c'est que «c'est la fin du parasitisme». Et que nous allons d'abord penser aux intérêts des Etats-Unis. «Vont-ils se désengager de l’OTAN ?» C’est ce que je pense qu’il faut comprendre quand vous dites que nous allons nous entendre avec les Russes. Si vous, les pays européens êtes si préoccupés par cette «menace russe», pourquoi ne dépensez-vous pas votre propre argent ? Je pense que c'est une façon étrange de dire «cette menace n’existe pas réellement, qu'est-ce que tout cela veut dire ?»

Il est prêt à regarder un autre dirigeant dans les yeux et participer à des négociations difficiles afin de dégager des avantages mutuels, et, franchement, c'est ce qu'il nous faut

RT : Donald Trump a promis de réparer les relations des Etats-Unis sur la scène internationale, y compris celles avec la Russie. Réussira-t-il à convaincre, étant donné la présence des faucons au Congrès ?

J. J. : Il n’a pas besoin de pousser beaucoup ce genre de choses au Congrès. Il faut se rappeler que dans notre système, qui n’est pas un régime parlementaire, le président a une grande autorité, surtout au niveau des Affaires étrangères, et je pense qu'il aura une approche très personnalisée envers les dirigeants étrangers, surtout les leaders forts, quand il sentira qu'il obtient le respect sur lequel on peut fonder une relation. Il va certainement garder cette position avec Vladimir Poutine, avec le Premier ministre Benyamin Netanyahou et même avec le président mexicain. Je pense qu'on en verra le développement avec Xi Jinping en Chine. Je pense donc qu'il est prêt à regarder par-dessus la table, à regarder un autre dirigeant dans les yeux et participer à des négociations difficiles afin de dégager des avantages mutuels, et, franchement, c'est ce qu'il nous faut. Une approche pragmatique plutôt que le harcèlement moral et idéologique auquel nous avons eu droit dans les administrations précédentes.

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