Le niveau des malformations congénitales et des maladies chez les enfants irakiens ne s’améliore pas, les dommages de la guerre menée par les Etats-Unis sont donc toujours présents, selon Chris Busby, inspecteur de la santé à Falloujah.
Le 7 novembre, cela fait 12 ans que Washington a débuté ce qui est devenu la bataille la plus sanglante de son invasion de l’Irak. Il a fallu deux mois pour que les forces américaines repoussent les insurgés hors de la ville de Falloujah, faisant au passage des centaines de victimes collatérales.
Après des études effectués sur le terrain, l’Organisation mondiale de la santé a annoncé que les taux de mortinaissance et de malformations congénitales en Irak correspondaient ou étaient mêmes inférieures à la moyenne constatée dans les autres pays.
Néanmoins, d'autres études ont établi un lien entre les graves problèmes de santé de la population et l’utilisation des armes à uranium appauvri dans les guerres de 1991 et de 2003. Ces armes étaient censées être utilisées contre les blindés. Cependant, les Etats-Unis les auraient également utilisées contre des cibles vulnérables.
L’uranium appauvri est toxique et légèrement radioactif, il y a de ce fait de plus en plus d'appels à interdire l’utilisation de ce type d'arme.
Ce qui s'est passé il y a longtemps est toujours là, dans la constitution génétique des personnes qui habitent ici
RT a parlé au Docteur Chris Busby, qui a étudié ce que l'on décrit comme une épidémie de cancer et de malformations congénitales en Irak et en particulier à Falloujah. Il est l'auteur de nombreux rapports à ce sujet, et selon lui, la situation sur le terrain reste problématique, des années après la fin de la guerre.
«La situation de la santé ne s’améliore pas»
«La chose la plus troublante est que rien ne va mieux. Le niveau des malformations congénitales et des maladies chez les enfants irakiens ne s’améliore pas, ce qui veut dire que ce qui s'est passé il y a longtemps est toujours là, dans la constitution génétique des personnes qui habitent ici.»
L'étude menée par l’OMS est scandaleuse
«Le rapport de l’OMS est honteux»
«Le problème avec cette étude est qu'elle n'a pas été effectuée dans un hôpital comme le nôtre. L'étude menée par l’OMS – qui est d’ailleurs une étude scandaleuse – ne prenait en compte que les enfants dont les parents disaient qu'ils avaient des malformations congénitales. En se basant sur cela, ils ont constaté qu'ils avaient un niveau inférieur de malformations congénitales par rapport aux autres pays du monde. Ils auraient dû en venir à la conclusion qu'il y avait peut-être un problème avec cette étude.»
«La raison des problèmes de santé»
«Nous savons qu’il y a eu une exposition à de l’uranium, parce que lors de l'étude nous avons pu en détecter. Nous avons dépensé beaucoup d’argent en examinant les niveaux d’uranium dans les cheveux des parents des enfants souffrant de malformations congénitales. Nous n'avons donc aucun doute sur la présence d'uranium.»
«Il faut interdire l’uranium appauvri»
«Il est évident maintenant que l’uranium possède des qualités génétiques très graves qui n’ont pas été étudiées. Et les autorités ne l'ont toujours pas reconnu. Les derniers à le reconnaître seront les Américains, l’armée américaine, les gens qui en dépendent le plus. Ils ne veulent pas se débarrasser de cette arme magique. Et ils se battent bec et ongles pour faire tout leur possible en vue de montrer qu'il n'y a rien de grave là ou c'est bien évidemment très grave».
Il est très difficile de décontaminer une zone qui a été touchée par de l’uranium appauvri, parce qu’il se propage de manière uniforme dans la zone sous la forme de particules très fines
«Les dégâts causés à l’ADN sont irréversibles»
Ce n'est pas la présence de ces sites de contamination qui pose problème. Il est très difficile de décontaminer une zone qui a été touchée par de l’uranium appauvri, parce qu’il se propage de manière uniforme dans la zone sous la forme de particules très fines. Il ne s'agit pas d'aller quelque part et trouver quelque chose de radioactif et l'éliminer. Cela peut malgré tout être fait. On peut retirer de la circulation et entreposer quelque part de nombreux chars et véhicules blindés impliqués dans la première guerre du Golfe. Mais ce n’est pas le problème. Ce qui cause le problème est l’inhalation de ces poussières. Une fois la poussière produite, elle se propage partout. Dix ou vingt ans plus tard, la poussière sera lavée par la pluie et sera dans le sol, ne représentant plus de danger. Le problème est que le dommage qui a été porté à l’ADN est irréversible. Le niveau actuel des malformations congénitales et des cancers est probablement un indicateur montrant que le génome de ces personnes a été touché, et c'est une sorte de maladie transgénérationnelle qui sera présente pendant longtemps, plusieurs générations,» a confié à RT Chris Busby.
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