«Notre ennemi commun est le régime médiéval qui entraîne le chaos au Moyen-Orient. Il faut parler avec les Russes et essayer de trouver un accord». Pour le député européen, David Coburn, c'est la seule façon d'arrêter la crise migratoire en Europe.
RT : Certains membres du Parlement soutiennent la Russie, alors que d’autres sont du côté des Etats-Unis. L’UE qui devrait-elle soutenir dans cette prise de bec entre Washington et Moscou ?
David Coburn (D. C.) : Je pense que l’UE devrait s’occuper de ses propres affaires, appuyer l’OTAN et les grandes puissances et arrêter de s’afficher. Le Parlement européen essaie de s’afficher, comme s’il était une force dans cette lutte, mais en réalité, il n'en est pas une. L'UE n’a pas d’armée, et franchement, elle doit laisser les grandes puissances s’en occuper. Regardez ce qui s’est passé. Nous sommes intervenus, nous nous sommes débarrassés de Saddam [Hussein], de [Mouammar] Kaddafi et dans aucun cas cela ne s’est pas bien passé. Maintenant, nous essayons de nous débarrasser d’Assad en Syrie. Non, il n’est pas un homme merveilleux, il est loin de l’être, il est assez affreux. Mais la réalité, c’est qu’il sauvegardait un régime laïque, qui était stable, et il protégeait les minorités, y compris les minorités chrétiennes. Maintenant, nous avons beaucoup de réfugiés qui apparaissent dans les villes européennes, ce qui entraîne du terrorisme. Il faut donc laisser cela aux grandes puissances et à l’OTAN. Je ne crois pas que Federica Mogherini doive intervenir dans telles choses, je ne crois pas que ça aide beaucoup.
Il faut travailler plus avec les Russes, au lieu de les combattre
RT : Pensez-vous que la stratégie américaine prend en compte les répercussions du conflit sur l’UE, à savoir l'arrivée d'innombrables migrants ?
D. C. : Je partage l’opinion que la meilleure chose que nous pouvons faire, c’est de travailler avec la Russie, plutôt que lutter contre elle. Notre ennemi commun est le régime médiéval, religieux et théocratique qui entraîne le plein chaos au Moyen-Orient. C’est dans l’intérêt da la Russie et de l’Occident de coopérer, de travailler ensemble pour résoudre cette situation. Nous ne voulons pas voir les gens fuir du Moyen-Orient ou de toute autre partie du monde. Et certainement, on ne veut pas qu'ils influencent l’Europe, avec du terrorisme, le dénigrement des droits des femmes et des homosexuels. Ces gens sont dangereux, leur conception du monde est dangereuse. Le fait que nous ayons un ennemi commun encore plus dangereux. Il faut faire du commerce, des affaires et normaliser nos relations avec la Russie au lieu d’accumuler de nombreux problèmes. Ce n’est pas dans l’intérêt de l’Europe, ni de celui du reste du monde.
RT : Les dirigeants et hommes politiques européens ont exprimé leur préoccupation de voir les terroristes arriver en Europe au milieu des réfugiés. Si les Etats-Unis lancent une attaque contre le gouvernement syrien, est-ce que cela peut provoquer une augmentation du nombre des terroristes ?
D. C. : Je crois qu’il faut parler avec les Russes et essayer de trouver un accord, essayer de travailler ensemble, c’est la chose la plus raisonnable à faire. Si des pays relativement civilisés se disputent, une grande puissance doit les réunir contre leur ennemi extérieur commun, l’Etat islamique qui est épouvantable. Il faut le faire. C’est important. L’UE doit cesser de mettre son nez dans ces choses et appuyer l’OTAN et d’autres grandes puissances.
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