L'humanité devrait se décider à sauver la nature et passer à 80% aux énergies renouvelables d'ici 2030, sinon, dans 33 ans, à peu près 800 000 formes de vie auront disparu, prévient le biologiste de la conservation Reese Halter.
Les humains ont tellement changé la Terre que, d'après certains scientifiques, nous sommes entrés dans une nouvelle ère géologique.
Selon un rapport du Science Magazine, la Terre traverse maintenant l’ère de l’Anthropocène. Dans des millions d’années on pourra retrouver les traces de notre impact sur la Terre dans des roches, tout comme nous voyons des fossiles de plantes et d’animaux ayant vécu il y a très longtemps. Mais cette fois, les scientifiques de l’avenir trouveront des éléments radioactifs, des bombes nucléaires et du plastique fossilisé.
RT : Parlez-nous de la nouvelle ère.
Reese Halter (R. H.) : En fait, trois choses me viennent à l’esprit. Tout d'abord, imaginez que vous êtes sur un terrain de football. Chaque année aux Etats-Unis - seulement aux Etats-Unis – nous rejetons [en termes de déchets] l’équivalent d’un terrain de football d’une profondeur d'à peu près 160 kilomètres. Deuxièmement, nous sommes entrés dans l’ère de l’instabilité climatique. Cela veut dire que notre sécurité alimentaire est menacée à cause d’un climat influencé par nos combustibles fossiles.
Nous sommes en train de perdre des espèces mille fois plus rapidement que pendant les derniers 65 millions d'années
La troisième chose frappante est que nous sommes en train de perdre des espèces mille fois plus rapidement que pendant les derniers 65 millions d'années. Si l'on continue avec ce rythme-là, vers le milieu du siècle, dans 33 ans, nous aurons perdu 800 000 formes de vie ou la moitié de tout ce que nous connaissons. Le seul moyen de renverser [cette tendance] est de venir au secours de la nature, de notre système de survie, maintenant, en passant à 80% aux énergies renouvelables à l’horizon 2030.
Si on était une grande baignoire, il y serait écrit : toxique, toxique, toxique
C’est de l'ampleur d’une troisième guerre mondiale. Nous avons la technologie nécessaire et le plan d’action aux Etats-Unis. Ce qui nous manque, maintenant, c'est la volonté politique. Mais dans peu de temps on l’aura, parce que ce sera alors une question de survie.
RT : Nous venons de vivre des records de températures positives. Selon beaucoup de données, notre monde traverse une période dont il n’aurait jamais connu d’équivalent. Quel impact pourrait avoir ce qu'on appelle une «nouvelle ère géologique» ?
R. H. : L'impact est que les humains sont là. Le fait est que nous dépassons de 160% ce que la Terre peut supporter – 7,4 milliards de personnes. Ce que l'on peut faire c'est retourner à 90%. Si on était une grande baignoire, il y serait écrit : toxique, toxique, toxique. Il nous faut la récurer. Parce que ce que l'on fait à la Terre, on le fait à nous-mêmes.
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