Le journaliste Bruno Roger-Petit vient de pondre...«un article sur le jet d’œuf sur crâne d’œuf» dans lequel il critique la réaction de certains socialistes face au jet d’œuf qu'a essuyé le ministre de l'Economie. Jacques Sapir lui répond.
Un certain Roger-Petit, que l’on croyait chroniqueur de balle au pied (vulgo : football) vient de commettre un article sur le jet d’œuf sur crâne d’œuf, une discipline qui est appelée d’ici peu à devenir Olympique. Le texte en est consternant (et hélas, il y a sternant dans ce dernier mot). Il ferait mieux de se renseigner avant d’écrire.
Pour les «socialistes» du P «S» il est évident que toute personne s’opposant à la «ligne» du Parti est un proto-fasciste
Que nous reproche-t-il à Alexis Corbière et à moi-même ? D’avoir dit que cet incident (sans gravité, le costume du ministre n’ayant pas été touché et l’œuf ayant atterri sur son crâne), et surtout la réaction du dit ministre étaient à considérer à la lumière des multiples blessés par des bavures policières lors des dernières manifestations. De cela, M. Roger-Petit, pardon Roger-Micron, ne parle pas. Il ne lui vient pas à l’esprit que le sentiment d’exaspération qui monte rend inévitable ce genre d’incident. Il ne lui vient pas à l’esprit que la réaction du sieur Macron était indécente dans sa disproportion. En fait, rien ne lui vient à l’esprit ; pour écrire cet article il ne lui a pas fallu une cervelle, la moelle épinière a amplement suffi.
Quand un journaliste indépendant a été plusieurs jours dans le coma, que l’on a des dizaines de cas documentés de violences policières, un œuf est clairement un moindre mal
Car, on est bien ici en présence de ce que l’on peut appeler un «texte réflexe». Pour les «socialistes» du P «S» il est évident que toute personne s’opposant à la «ligne» du Parti est un proto-fasciste. On l’a vu avec les accusations portées contre Aude Lancelin, à laquelle on a reproché d’avoir écrit des articles soi-disant antidémocratiques. On le constate aujourd’hui pour Corbière et moi-même. Le plus gêné dans l’histoire sera sans doute Macron lui-même ; il est dur de devoir être défendu par un Roger-Micron. C’est ajouter l’insulte à la blessure (d’amour-propre).
On ne conseillera pas à Roger-Micron de lire quelques textes fondamentaux sur les fascismes et les années 1930. Cela dépasse, et de loin, son entendement. On ne lui conseillera même pas d‘éviter de se prendre pour Chateaubriand. Le ridicule aujourd’hui ne tue plus. Mais on conseillera à la camarilla «socialiste», chez qui Roger-Micron prend manifestement ses ordres, de se calmer. Quand la police provoque des blessures graves chez les manifestants, qu’un journaliste indépendant a été plusieurs jours dans le coma, que l’on a des dizaines de cas documentés de violences policières, un œuf est clairement un moindre mal.
Source : russeurope.hypotheses.org
DU MÊME AUTEUR : L’indécence de Macron
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