Thierry Mariani : j’attends maintenant que la France respecte la volonté du Parlement
La résolution sur la levée des sanctions est «un immense succès pour tous ceux qui sont attachés aux relations avec la Russie», estime l'auteur de cette initiative.
Je pense que c’est un immense succès pour tous ceux qui sont attachés aux relations avec la Russie. J’avais présenté cette résolution, depuis plusieurs semaines on travaillait à ce que les députés soient là, parce que vous savez, le jeudi matin c’est un jour creux. Je constate qu’ils ont été là massivement, et que finalement le vote est assez net puisque il y a dix voix d’écart. C’est une belle surprise.
Je ne pense pas que le président de la République puisse s’essuyer les pieds sur un vote du Parlement français
Puis cela permet pour la première fois au Parlement français de s’exprimer, parce que jusqu’à présent l’Europe s’exprimait mais jamais chaque pays. Pour la première fois un grand pays s’exprime et la réponse de notre Assemblée nationale est très claire , c’est non, on est pour que ces sanctions s’arrêtent et on demande la levée des sanctions.
C’est une résolution, le gouvernement n’est pas obligé de la suivre, mais c’est historique : je ne connais pas de résolution, dans mon souvenir, qui n’ont pas été suivies par un gouvernement.
Les accords de Minsk ont été signés grâce à M. Hollande. Je pense que si aujourd’hui ils ne sont pas respectés, il y a des responsabilités des deux côtés
Maintenant, François Hollande est face à ses responsabilités. Le Parlement français a décidé, le Parlement français demande la levée des sanctions.
La France passe son temps à dire qu’on est la patrie des droits de l’Homme, qu’il faut respecter la volonté populaire. J’attends maintenant que la France respecte la volonté du Parlement et demande la fin de ces sanctions dans les prochaines négociations.
Je serais très surpris que [François Hollande ne suive pas le parlement]. Je pense que dans ce cas-là c’est une immense gifle pour la démocratie, et puis les accords de Minsk ont été signés grâce à M. Hollande. Je pense que si aujourd’hui ils ne sont pas respectés, il y a des responsabilités des deux côtés, mais massivement du côté ukrainien qui n’a toujours pas voté les réformes nécessaires à la Rada. Je suis attaché à la liberté et je ne pense pas que le président de la République puisse s’essuyer les pieds sur un vote du Parlement français.
Je serais très surpris que [François Hollande ne suive pas le parlement]. Je pense que dans ce cas-là c’est une immense gifle pour la démocratie
Je pense que si on demandait à d’autres parlements nationaux de s’exprimer, on aurait le même résultat. Ça faisait deux ans qu’on nous empêchait de discuter à ce sujet. Ça faisait deux ans qu’on nous disait : «Ce n’est pas votre rôle, c’est celui de l’Europe.» Moi je crois à la souveraineté des nations, je crois à la souveraineté des parlements. Le Parlement français vient de s’exprimer. J’espère que le gouvernement l’écoutera.
J’espère surtout que les sanctions ne seront pas reconduites, ce qui à mon avis serait le meilleur signe. Je pense que ces sanctions sont totalement injustes et je pense notamment à deux personnes en ce moment : je pense au président de la Douma, Sergueï Narychkine, je pense à Leonid Sloutski, président du groupe d’amitié France-Russie, qui aiment la France, avec qui nous avons des relations depuis des années, mais qui sont visés par ces sanctions. J’espère que bientôt on pourra les accueillir à nouveau en Europe.
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