Le président Obama fait pression en faveur du TPP qui ferait partie de son héritage présidentiel, bien que de nombreux économistes disent que cet accord se traduira par une perte d'emplois, affirme Scott Paul de l'Alliance for American Manufacturing.
Une conseillère à la sécurité nationale, Susan Rice a déclaré le 9 mars que le président Obama était pleinement engagé dans la ratification du Partenariat Trans-Pacifique (TPP), malgré les répercussions négatives qu’on lui prédit sur l’industrie américaine.
Barack Obama s’oppose à la majorité des démocrates concernant cette question, y compris les deux candidats à la présidence : Bernie Sanders et Hillary Clinton.
RT : Pourquoi le président est-il si catégorique alors qu’il sait que la plupart de son parti n'aime pas cela, et que les deux candidats à la présidence de son parti ne le veulent pas ? Même Donald Trump est contre.
Scott Paul (S. P.) : C’est une bonne question. Je me bat contre ça tous les jours en essayant de comprendre quel avantage cela confère à la présidence. Ce que je peux comprendre, c’est qu'il [le président] considère cela comme une partie de son héritage, de l'héritage Obama, à l’image de l’Obama care ou des relations diplomatiques avec Cuba. Même si l’étude utilisée par l'administration prédit une perdre des emplois dans l’industrie, il continue à faire avancer [ce projet].
Si le président continue à pousser [ce projet], j’ignore quelle devra être la force de la pression que Hillary Clinton et Bernie Sanders devront exercer pour que le projet soit abandonné
Il le fait même si Mitch McConnell affirme qu’il [le TPP] ne dispose pas des voix nécessaires au Sénat. Comme vous le savez, Mitch McConnell est un partisan de cet accord, comme vous le savez. Donc, pour moi cela reste un mystère de savoir pourquoi le président continuerait à pousser [ce projet] avec tant de force, alors que les dirigeants du parti ou ses candidats à la présidence Hillary Clinton et Bernie Sanders refusent ce projet tous les deux.
RT : Scott, parlons des chiffres. A quel point les accords commerciaux récents ont-ils décimé l’industrie ?
S. P. : Nous avons perdu un tiers de nos emplois industriels : 60 000 sites de productions ont été fermés et un tiers de tous nos emplois manufacturiers, soit plus de 5 millions [ont été supprimés] depuis l’an 2000. Et le problème, c’est que la perte d’une grande partie de ces emplois n'a pas été liée aux robots ou à la technologie. Ce sont les accords commerciaux comme l'ALENA et celui avec la Chine qui ont causé tout cela. Simplement, le TPP n’est pas fondamentalement différent de l'ALENA. Je l'entends tous les jours.
RT : D’après le président Obama, quels vont être les bénéfices les plus importants ? Pour quels autres secteurs de l'économie ?
Plutôt que d'en parler, Hillary Clinton devrait transformer en actes concrets certains des propos de son discours de campagne
S. P. : A mon avis, le président pense que cela va profiter à certains domaines. Je trouve que c’est erroné, mais je pense que de son point de vue cela va aider notre secteur des services, que cela servira les relations diplomatiques et aiderait à contenir la Chine au plan économique ou à nous permettre d'écrire les règles.
RT : Le Congrès peut encore mettre un coup d’arrêt à cette affaire lors du vote au Sénat. Vous avez deux candidats démocrates qui sont officiellement contre ce projet ; Donald Trump s’y oppose également. Hillary Clinton et Bernie Sanders, pourquoi ne feraient-ils pas pression sur leurs collègues démocrates et le Sénat pour que ce projet soit abandonné, si tous les deux n’en veulent pas ?
S. P. : Je pense que cela aurait beaucoup de sens. Vous voyez souvent cela à la fin des campagnes lorsque les sénateurs reviennent et votent sur des questions clés. C’est ce qui est arrivé dans un grand nombre d’élections différentes. Si le président continue à pousser [ce projet], j’ignore quelle devra être la force de la pression que Hillary Clinton et Bernie Sanders devront exercer pour que le projet soit abandonné, parce qu’il semble que les votes [nécessaires] ne sont pas réunis en ce moment.
Mais plutôt que d'en parler, Hillary Clinton devrait transformer en actes concrets certains des propos de son discours de campagne, ce qui sans aucun doute donnerait de la crédibilité au fait qu’elle soit opposée à ce [projet]. Le sénateur Sanders y est opposé, comme on le sait.
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