Artémy Sergueïev, directeur général adjoint pour les travaux scientifiques et épidémiologiques du centre «Vektor» de Rospotrebnadzor, a répondu aux questions de la correspondante de RT en français sur l'épidémie de Mpox.
RT en français : Le virus de Mpox peut-il muter comme le Covid-19 ?
Artémy Sergueiev : L’apparition des modifications du code génétique de la variole du singe est un processus naturel qui se produit lors de la propagation du virus à l’homme. Il y a déjà des études décrivant l’apparition de mutations qui rendent le virus résistant aux médicaments. Cependant, ce processus s'effectue beaucoup plus lentement que pour le coronavirus ou le virus de la grippe. Il ne faut donc pas s’attendre à un déclin rapide de l’efficacité des médicaments utilisés à l’heure actuelle contre le Mpox ni des systèmes de dépistage.
RT en français : Quelle est l'efficacité des vaccins existants ?
A. S. : La vaccination reste la meilleure méthode de protection contre la variole du singe. Et en Russie, la vaccination se poursuit. On vaccine les groupes de population ayant un risque élevé de contact avec le virus de la variole. À ce jour, quatre vaccins contre le Mpox ont été enregistrés en Russie. Ce sont principalement des vaccins vivants basés sur des souches atténuées de virus contre la variole.
Le centre de recherche «Vektor» produit actuellement un vaccin de quatrième génération : les gènes responsables de la maladie ont été supprimés dans la souche du virus du vaccin contre la variole afin de renforcer son innocuité. Il existe également ailleurs dans le monde plusieurs autres vaccins contre le Mpox, dont l’un est actuellement le plus utilisé, y compris en Afrique. C’est un vaccin non réplicatif de Bavarian Nordic basé sur la souche MVA du virus de la variole.
La vaccination contre la variole est assez efficace, mais elle n’offre pas une garantie à 100 %, elle ne protège pas complètement contre la maladie. Néanmoins, la gravité des symptômes de la maladie, le nombre d’éruptions cutanées chez les personnes vaccinées, si elles se produisent, sont bien moindres que chez les personnes non vaccinées. Et, bien sûr, la vaccination protège de manière efficace contre les formes graves de la maladie.
RT en français : La nouvelle épidémie s’est déclenchée en République démocratique du Congo et s’est propagée aux pays voisins comme le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda. Quelle est votre évaluation des perspectives de propagation de ce virus sur le continent africain et à l’extérieur?
A. S. : Le rythme de propagation de la variole du singe dépend de la capacité des systèmes de santé des pays à mettre en place des mesures efficaces de lutte contre l’épidémie, notamment un diagnostic rapide et sans faille de la maladie, l’organisation de campagnes préventives, le traitement des malades atteints de la variole du singe et la sensibilisation de la population.
Aujourd'hui, l’Organisation mondiale de la santé et de nombreux pays aident les pays africains à organiser la lutte contre l’épidémie. En outre, les spécialistes de Rospotrebnadzor, notamment les employés de Vektor, travaillent dans un certain nombre de pays d’Afrique et les aident à renforcer leurs capacités de lutte contre la variole du singe.
L'intégralité de l'interview sera diffusée le 5 septembre.
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