Le patron de la Réserve fédérale américaine a préparé une surprise pour Noël, déclenchant une réaction en chaîne positive qui s’est fait notamment ressentir à Moscou.
Jerome Powell, président de la Réserve fédérale des États-Unis, a préparé une surprise pour Noël : il a déclenché une réaction en chaîne positive qui s’est fait ressentir non seulement à Moscou, mais aussi sur l’ensemble des marchés mondiaux.
La déclaration de Powell, qui laisse entrevoir un pic potentiel des taux d’intérêt, a insufflé une nouvelle vague d’optimisme dans le paysage financier. L’indice S&P 500 a atteint son plus haut niveau depuis près de deux ans et l’indice Dow Jones a franchi un cap historique en dépassant les 37 600 points cette semaine, avant la correction technique de mercredi. Wall Street a déjà fêté ce regain de la certitude qu’on constate dans l’annonce de la Banque centrale.
Les éléments clés se sont déroulés après que Powell a signalé que le taux de référence pour le cycle actuel de resserrement était proche de son plus haut. Les estimations concernant l’évolution des taux d’intérêt (dot plots) faites par la Banque centrale du pays ont donné une impulsion encore plus prononcée à cette dynamique, présentant néanmoins des perspectives plus pessimistes avec une réduction des taux de 75 points de base pour l’année prochaine et une baisse plus importante en 2025.
Le renversement de Powell
Le pivot provoqué par Powell est sans aucun doute en cours et marque une transformation significative de la position de la Réserve fédérale. Le 1er décembre, Powell a mis en garde contre toute spéculation prématurée sur l’assouplissement de la politique monétaire, faisant ainsi preuve d’une approche prudente. Toutefois, le 13 décembre, le chef de la Banque américaine a rapidement reconnu que des baisses de taux étaient désormais envisageables en précisant que ce sujet était au cœur des débats. Le changement rapide de ton en deux semaines souligne la nature dynamique des considérations économiques et le besoin de savoir s’adapter quand il s’agit de la politique financière.
La réaction immédiate du marché a été palpable : les actions américaines ont grimpé en flèche et les rendements des bons du Trésor ont chuté de manière significative, en particulier ceux qui ont une période de deux ans. Cela reflète l’évolution des attentes en matière de taux d’intérêt. L’accent mis par Powell sur la prudence dans les décisions futures concernant les taux d’intérêt, compte tenu du ralentissement économique et des progrès réalisés dans la lutte contre l’inflation, souligne la tâche complexe de la Réserve fédérale, qui doit mener sa politique dans un contexte économique dynamique.
Répercussions sur les marchés émergents
Le changement récent de position de la Réserve fédérale, motivé par la décision du Federal Open Market Committee de maintenir les taux actuels et de prévoir au moins trois baisses de taux au cours de l’année à venir, a significativement influencé l’optimisme mondial. Cela se traduit notamment par des réactions positives des marchés européens et asiatiques, avec des répercussions en particulier sur les marchés émergents et les monnaies liées aux matières premières telles que le rouble. Cette décision marque le début d’un nouveau cycle de politique monétaire qui vise à trouver un équilibre délicat entre la promotion de l’expansion économique et la maîtrise de l’inflation.
Le fait que Powell reconnaît en toute honnêteté les défis liés à la lutte contre l’inflation souligne l’engagement de la Réserve fédérale en faveur d’une stratégie nuancée qui s’écarte des discussions antérieures sur les hausses de taux pour adopter une approche plus ouverte sur les réductions imminentes. Cela reflète l’effort minutieux de la Banque centrale qui cherche à maintenir l’équilibre entre la promotion de la croissance économique et la garantie de la stabilité des prix.
À la suite de la réunion de la Réserve fédérale la semaine dernière, les trois principaux indices américains ont enregistré une hausse de près de 2%. Cette dynamique positive s’est poursuivie, avec les contrats à terme optimistes sur les actions américaines, ce qui indique une accélération autour de la période de Noël.
Dans le sillage de la décision de la Réserve fédérale, les actions de Hong Kong ont enregistré une hausse des marchés d’actions de la région Asie-Pacifique, alors que les investisseurs ont approuvé la décision de la Banque centrale d’en finir avec son cycle des taux d’intérêt en hausse. L’indice DAX qui représente les 40 premières entreprises allemandes en termes de capitalisation boursière, a atteint des niveaux historiques, marquant un nouveau record pour le marché boursier allemand.
Comme prévu, la Banque centrale européenne a copié les actions de la Réserve fédérale en choisissant de maintenir les taux inchangés pour la deuxième réunion consécutive, décision prise après la hausse en octobre. La Banque a émis un avertissement, elle a reconnu une récente baisse de l’inflation mais a néanmoins averti qu’une hausse temporaire était probable dans un avenir proche. Parallèlement, la Banque centrale européenne a accéléré la réduction de son bilan.
Accueil enthousiaste du marché russe
Pendant ce temps, à Moscou, le marché russe a accueilli avec enthousiasme les résultats de la réunion de la Réserve fédérale et la déclaration de Powell. Les attentes précédentes concernant la première baisse des taux par la Réserve fédérale en mai ont changé, avec une probabilité de 70,5% qui pointe désormais vers le mois de mars.
Avant la résolution du principal suspens de la fin de l’année, Powell a donc réservé une surprise de Noël à la Russie.
La Banque centrale de la Russie a réagi vendredi en annonçant officiellement son taux d’intérêt. Elle a opté pour une augmentation stratégique de 15,00% à 16,00%, décision qui se retrouve en harmonie avec les attentes du marché. Cette décision reflète une approche audacieuse de la hausse des taux, stratégiquement juxtaposée à la récente position assez souple de Powell. Une décision qui résonne positivement sur les marchés des matières premières, en particulier dans le secteur pétrolier.
Lorsque le rideau s’est levé sur ce drame financier, la monnaie russe a accusé une trajectoire ascendante, le taux de change dollar-rouble ayant franchi le niveau de soutien crucial de 90 roubles. Cette tendance s’appuie sur la dépréciation globale du dollar américain, sur la saison fiscale à venir qui devrait attirer les devises étrangères et sur la résurgence du pétrole brut, qui a connu une hausse remarquable de plus de 5% au cours des dernières séances de bourse.
En outre, la politique monétaire russe apparaît en force stabilisatrice, car les prévisions sur de nouvelles mesures de resserrement contribuent à la bonne tenue du rouble. En complément de ces indicateurs économiques positifs, les réserves d’or de la Russie ont dépassé la barre des 150 milliards de dollars en novembre dernier, s’établissant à 151,9 milliards de dollars, soit une augmentation de 2,2% par rapport au mois d’octobre, selon les données réglementaires.
Bref, le cadeau de Noël inattendu de Powell a déclenché une série d’événements aux conséquences considérables, et mes prévisions personnelles pour le rouble sont optimistes. Alimenté par une confluence de facteurs – le virage pacificateur de Powell, l’affaiblissement du dollar américain, le dynamisme du marché pétrolier et les indicateurs économiques robustes de la Russie – je m’attends à ce que le rouble consolide encore ses positions. Selon mes prévisions, le cours du dollar américain face au rouble devrait se situer à 83-84 roubles par dollar à court terme, ce qui met en lumière la résistance du rouble en tant que monnaie matières premières prête pour une croissance.