Dans Le Débrief du doc, Olivier de Keranflec’h reçoit Charles Stepanoff, maître de conférences et spécialiste du chamanisme Touva.
L’histoire du chamanisme est, selon Charles Stepanoff, maître de conférences et spécialiste du chamanisme Touva, «très compliquée à définir» par sa tradition orale. On peut dire que c’est une religion qui n’a pas «d’unification institutionnelle» et que «chaque chamane fonde sa pratique sur ses expériences personnelles».
Charles Stepanoff explique que «n’importe qui peut devenir chamane, il faut hériter du chamanisme. Un élément clé du chamanisme est l’imagination. Pendant plusieurs jours, le chamane va préparer ses incantations, mais il reste capable d’improviser des chants très complexes». D’ailleurs, pendant ses incantations, le chamane va entrer en transe, un terme moyennement approuvé par le spécialiste estimant que «la notion de transe fait tiquer les anthropologues parce que c’est une façon occidentale d’expliquer ce qu’on n’a pas vraiment compris», analyse le spécialiste.
Pour le maître de conférence, «le chamanisme, contrairement aux religions plus connues et maîtrisées, va pouvoir résoudre des problèmes plus concrets que ceux métaphysiques abordés par le christianisme ou le bouddhisme». Cette différence se résume par l’impact plus important de l’imagination dans ce «folklore». Charles Stepanoff poursuit en expliquant qu’aujourd’hui «il existe des chamans en Occident qui pratiquent un art assez éloigné de ceux en Sibérie. Etant donné que le chamanisme s’adapte à la coutume locale, en allant vers l’Ouest, il s’occidentalise. Cette arrivée a permis de découvrir l’influence du chamanisme sur la nature notamment. Cette religion montre que notre rapport aux animaux, aux plantes pourrait être beaucoup plus riche».