À l’occasion de la diffusion du documentaire «Mr Hicham et les orphelins de Bagdad», Magali Forestier reçoit Myriam Benraad, professeur en science politique à l’université de Leiden aux Pays-Bas.
Depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, des milliers d’enfants irakiens se retrouvent dans une situation précaire. Selon l’ONU, près de 870 000 enfants ont perdu au moins un parent. Dans ce contexte, un homme, Hicham Al Dahabi, s’est donné pour mission de recueillir ces enfants, ces orphelins laissés pour compte.
Concernant ces chiffres, Myriam Benraad, auteur de Jihad : des origines religieuses à l’idéologie (Cavalier Bleu, 2018), estime que «nous sommes en deçà de la réalité. Les chiffres non officiels parlent de près d’un million d’enfants qui ont perdu un parent ou se retrouvent en situation de précarité. En Irak, il y a un vrai souci au niveau de la question de l’enfance. Aujourd’hui de nombreux parents sont incapables de s’en occuper».
Répondez, les Français veulent savoir ! Myriam Benraad répond dans #LeDebriefDuDoc 🔓#RLFVS#Irak
— RT France (@RTenfrancais) 16 juillet 2018
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Selon l’universitaire, «cette génération a grandi sous occupation américaine. Ils ont connu la chute du régime en 2003 et ont évolué dans un environnement chaotique. Il y a une réelle dislocation de la société irakienne et de ce fait, plusieurs générations d’enfants ont été traumatisées par la violence ambiante. Certains d’entre eux sont mêmes devenus acteurs de cette violence en combattant pour Daesh».
Myriam Benraad estime d’ailleurs que Monsieur Al Dahabi assume un rôle délaissé par l’État irakien. «Dans le documentaire, on comprend que l’État ne remplit pas ses fonctions. L’État est absent. Cet orphelinat devrait être pris en charge par l’État. On voit bien qu’il s’agit d’initiatives communautaires, que c’est la société civile qui se substitue à l’État. Et si l’on veut reconstruire un pays, l’État doit s’impliquer dans ce genre de projet, d’initiative.»