Dans la Grande Interview, Samantha Ramsamy reçoit Biram Dah Abeid, militant anti-esclavagiste mauritanien et fondateur de l’IRA, l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste.
Biram Dah Abeid est lui-même descendant d’esclave, mais, ajoute-t-il, «je ne suis pas le seul : plus de 30% de la population mauritanienne l’est aussi». Il estime également que «20% de la population est encore esclave aujourd’hui : ce sont des personnes qui n’ont pas d’état civil, qui ne vont pas à l’école et sur lesquelles s’exercent tous les attributs de la propriété dont des châtiments corporels et des violences sexuelles».
Le fondateur de l’IRA dénonce «une domination de caste qui s’est mise en place depuis l’avènement de Mohamed Ould Abdel Aziz, l’actuel président de la République de Mauritanie, qui a mis l’État mauritanien au service de son clan familial».
La Mauritanie a toutefois pris des mesures contre l’esclavage : l’esclavage est aboli, criminalisé et, depuis 2015, a été reconnu comme crime contre l’humanité. Cependant, pour Biram Dah Abeid, «ces lois sont destinées à tromper la communauté internationale et n’ont jamais été destinées à l’application et il existe encore une répression très dure contre les défenseurs des droits de l’homme».
«Je suis candidat pour les élections présidentielles de 2019 pour éradiquer ces phénomènes de violations des droits de l’homme, d’appauvrissement du peuple mauritanien et de corruption par la voie des urnes» conclut Biram Dah Abeid.