Dans La Grande Interview, Samantha Ramsamy reçoit Albert Bourgi, professeur émérite des universités, spécialiste de droit public, et proche de Laurent Gbagbo, ancien président de la Côte d’Ivoire.
Albert Bourgi revient sur la libération provisoire de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, ancien président des jeunes du Front Populaire Ivoirien. Ces deux personnalités avaient été inculpées par la Cour Pénale Internationale (CPI), en 2011, pour quatre chefs d'accusation de crimes contre l'humanité. Albert Bourgi estime que leur libération, annoncée le 1erfévrier 2018, était « tout à fait prévisible » d’autant plus que selon lui l’enquête de la procureure de la CPI n’a pas été bien menée.
Albert Bourgi considère que « la CPI est devenue, en quelque sorte, le substitut des interventions occidentales ». Il explique que cette Cour « s’est transformée en une instance juridictionnelle des anciennes puissances coloniales, pour leur donner la possibilité de dégager tel ou tel dirigeant qui ne convient pas ». S’agissant de la France, il ajoute même que l’État français « ne s’est jamais départi de sa volonté de protéger ses intérêts en Afrique, ce qu’on appelle simplement le néo-colonialisme ».