A l’occasion de la remise du « Prix Mémorial » organisée par l’association United Sketches qui récompense les caricaturistes défendant les Droits de l’Homme, Dora Abdel Razik reçoit le dessinateur de presse Kianoush Ramezani.
Depuis 9 ans, le dessinateur de presse Kianoush Ramezani a trouvé refuge en France. Opprimé par le gouvernement iranien, il a été contraint de s’exiler s’il voulait « continuer à exercer son métier normalement ». En 2009, Kianoush Ramezani arrive en France « la patrie de la caricature » afin de « continuer la résistance face à l’oppression » mais à sa manière.
Si ce caricaturiste ne s’interdit rien, il estime cependant que son métier engage sa responsabilité au travers de ses dessins. Pour lui, son art « est une arme d’influence massive. Nos dessins ont un message important. On ne doit pas leur faire dire n’importe quoi ». C’est en partant de ce postulat qu’il s’interroge sur la liberté de la presse et d’expression en France.
Avec un regard avisé, il estime qu’en France, ses collègues « pratiquent l’autocensure malgré la liberté d’expression. Il ne l’utilise pas autant qu’ils le pourraient et c’est quelque chose d’extrêmement frustrant lorsque l’on sait que je viens d’un pays où il n’y en a aucune ». Kianoush Ramezani estime même que dès lors que l’on « devient politiquement correct, on est bon pour être un politique mais pas un dessinateur de presse ».