Un conflit violent entre le gouvernement éthiopien et un groupe rebelle de l’ethnie tigré a déjà provoqué une crise humanitaire dans le pays et fait craindre la montée de tensions dans toute la région. Quel est l’état des lieux dans cette crise ?
Plus d’un an après le début du conflit, l’armée fédérale éthiopienne et les rebelles tigréens se livrent toujours une bataille sans merci pour le contrôle de certaines villes stratégiques. Plusieurs groupes armés s’y mêlent ; certains prennent le parti de la rébellion mais l’armée fédérale s’assure du soutien de l’ethnie amhara.
Certaines sources parlent de livraisons d’armes à l’Éthiopie par les Émirats arabes unis et la Turquie. De son côté, Addis-Abeba accuse le Soudan d’entraîner les rebelles tigréens. En effet, les relations entre les deux pays voisins continuent à se dégrader en raison notamment du barrage éthiopien considéré comme une menace par Khartoum. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que la proposition de médiation que le Soudan a avancée pour le conflit en Éthiopie ait été rejetée par Addis-Abeba. En revanche, la médiation pilotée par l’Union africaine fait bouger les lignes, mais pas assez rapidement.
Comment Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix en 2019, mène-t-il aujourd’hui une vaste opération militaire contre les rebelles tigréens ? Pourquoi les tentatives d’engager le processus de paix n’ont-elles pas abouti jusqu’ici ? Enfin, quelles sont les racines du conflit en cours ? Pour répondre à toutes ces questions, Oleg Shommer invite Patrick Ferras, docteur en géopolitique, président de l'association Strategies africaines.
L'ECHIQUIER MONDIAL. 2021 : l’année des bouleversements géopolitiques ?