Meurtri par le conflit qui l’a opposé à l’Azerbaïdjan en 2020, le pays se prépare à des législatives anticipées qui devraient mettre fin à une grave crise interne à la fois politique, économique et sociale. Quelle est l'ampleur de ces troubles ?
Six mois après sa défaite militaire face à l’Azerbaïdjan, l’Arménie s’enfonce dans une profonde crise d’après-guerre. Des milliers de personnes manifestent régulièrement contre le Premier ministre arménien Nikol Pachinian. La foule lui impute la responsabilité de l’issue catastrophique du conflit et lui demande de quitter le pouvoir. Afin de calmer la rue, Pachinian accepte d’organiser un scrutin législatif anticipé et mobilise son électorat.
Son principal adversaire, l’ancien président arménien Robert Kocharian, prépare sa campagne électorale en promettant une stabilisation en interne ainsi qu’un changement de stratégie à l’international car malgré l’accord de paix signé avec l’Azerbaïdjan la tension reste vive entre les deux voisins.
Bakou refuse de libérer nombre de prisonniers de guerre détenus après la signature de la trêve. L’Arménie, elle, freine la création du corridor de transport entre l’Azerbaïdjan et son enclave de Nakhitchevan. Une situation rendue encore plus complexe par des exercices militaires réguliers que mènent Bakou et Ankara près des frontières arméniennes. De son côté, Erevan cherche à s’assurer du soutien de ses partenaires régionaux : la Russie, l’Iran, la Géorgie.
Pourquoi donc la mise en place de l’accord de paix patine-t-elle ? Comment expliquer la défaite arménienne dans le conflit du Haut-Karabakh ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer reçoit Taline Ter Minassian, professeur d'histoire contemporaine de la Russie et du Caucase à l'Inalco et directrice de l'Observatoire des Etats post-soviétiques.
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