Les Balkans sont devenus le théâtre de jeux d’influence où s’affrontent les intérêts des Etats-Unis, de la Russie et de la Chine. Quel est l’état des lieux dans cette région à l’histoire douloureuse ?
Les Etats-Unis s'alarment de l'extension de la présence russe et chinoise dans les Balkans et appellent les pays de la région à manifester une forme de résistance. C’est que la Chine a de vastes intérêts dans la région : ainsi les Balkans sont-ils un maillon important de son projet géant d'infrastructure de la Nouvelle route de soie. Pour le mettre en œuvre, Pékin rachète des entreprises de transport et finance de plus en plus de projets sur la péninsule.
La Russie, elle, y alimente surtout un intérêt énergétique car c’est par les Balkans que passe son gazoduc Turkish Stream vers l’Europe centrale. Quasiment achevé malgré plusieurs perturbations, le pipeline sera bientôt prolongé vers la Serbie et la Hongrie. Côté diplomatique, Moscou ne cesse de courtiser Belgrade et maintient de bonnes relations avec Sarajevo.
Cette activité n’est pas du goût de Washington qui ne ménage pas ses efforts pour supplanter Moscou. Les Etats-Unis renforcent progressivement leur présence militaire dans les Balkans, augmentent les exportations de leur gaz liquéfié et participent activement dans la médiation des conflits. A titre d'exemple, en septembre dernier, Donald Trump accueille à la Maison-Blanche les dirigeants de la Serbie et du Kosovo pour la signature d’un accord historique de normalisation économique. Outre ces points principaux, le document contient par ailleurs plusieurs dispositions dans d'autres sens mais toutes sont alignées sur la vision diplomatique américaine.
Que prévoit cet accord serbo-kosovar ? Quels sont les enjeux stratégiques des Balkans ? Comment les principales puissances mondiales y défendent-elles leurs intérêts ? Quel est le rôle de l’UE dans cet affrontement géopolitique ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer interroge Emmanuel Dupuy, président de l'Institut prospective et sécurité en Europe.
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