En Tunisie, la déception provoquée par la transition démocratique a vu apparaître un nouveau président. On dit de lui qu’il n’a aucune émotion, pourtant les passions autour du vainqueur des présidentielles tunisiennes Kaïs Saïed se déchaînent.
Inconnu de la scène politique, Kaïs Saïed vient d’être élu président de la république de Tunisie. Ancien professeur de droit, sans expérience politique, sans programme précis et sans parti, il mène une campagne sur les valeurs de la révolution tunisienne de 2011.Une idée qui séduit largement la jeunesse déçue par les années de la transition démocratique. L’économie est au ralenti, la corruption gagne du terrain, le taux de chômage est encore préoccupant.
N’ayant pas de plan d’action concret, Saïed souhaite avant tout réformer le système politique du pays. Il prône notamment une décentralisation radicale qui accorderait plus de pouvoir aux départements. Seul problème : le parlement du pays est morcelé. Une situation qui bloque la route aux nouvelles réformes voulue par Saïed.
Partisan de changements radicaux en interne, il est tout aussi déterminé à faire bouger les lignes à l’international. Coopération plus étroite dans la région, renaissance de l’Union du Maghreb arabe, rétablissement des liens avec la Syrie ou encore soutien aux Palestiniens, les points-clés de son projet dénotent un «revival» du panarabisme.
Quels sont les obstacles qui se dessinent devant lui ? Quels sont les premiers pas du nouveau président ? Comment son arrivée au pouvoir peut-elle modifier l’échiquier politique de la région ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer reçoit Vincent Geisser, sociologue à l'Institut d'études et de recherches sur les mondes arabes et musulmans (IREMAM).
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