Une immense île glacée dont la possession permettrait à Washington de bousculer les positions russes et chinoises en Arctique. La course au Groenland et, avec elle, à l’Arctique est-elle une nouvelle réalité géopolitique ?
Ces dernières semaines, le Groenland fait parler de lui : la proposition de Donald Trump d’acheter au Danemark cette gigantesque île arctique a fait les unes à travers le monde. L’affaire a viré rapidement à l’incident diplomatique. Après un «non» ferme du côté danois, le président américain annule sa visite officielle à Copenhague.
Va-t-il pourtant abandonner complétement l’idée d’un rachat de l’île ? Son contrôle permettrait à Washington de peser plus en Arctique, une région désignée comme grande priorité pour son gouvernement. Le Pentagone renouvèle tous ses programmes nationaux visant l’Arctique et se déclare prêt à faire encore plus. Exercices militaires, construction accélérée de ports et de brise-glaces : tout est bon pour contrer l’influence croissante de la Russie et de la Chine qui ont aussi leurs vues sur la région. Moscou y développe notamment la Route maritime du Nord, une voie qui raccourcit considérablement les distances entre l’Europe et l’Asie. Pékin, de son côté, souhaiterait pleinement en profiter car l’itinéraire arctique fait partie de la Nouvelle route de la soie.
Alors comment la Chine compte-t-elle étendre son influence en Arctique ? De quoi dépend l’avenir du Groenland ? Pourquoi cette île représente-t-elle un enjeu stratégique ? Quelle est la nouvelle stratégie arctique de Washington ? Pour répondre à ces questions nous retrouvons Dominique Le Brun, journaliste et écrivain, spécialiste des questions maritimes, auteur de Arctique, l'histoire secrète : de Pythéas à Poutine, un combat de 2 500 ans aux éditions Omnibus.