Tourmenté par des guerres incessantes, l'Irak balance aujourd’hui entre les intérêts des Etats-Unis et de l’Iran, dont il dépend largement. Bagdad va-t-il renoncer à l'alliance avec Téhéran, ennemi juré de Washington ?
Les troupes américaines ne sont pas prêtes à quitter l’Irak. Lutte contre le terrorisme, coopération militaire : les sujets sécuritaires ne manquent pas, mais ils ne sont pas les seuls. Donald Trump, dans une récente déclaration, fait une nouvelle confidence : il a besoin de l’Irak pour surveiller l’Iran.
Or Téhéran est un partenaire incontournable de Bagdad. L’énergie iranienne alimente les villes irakiennes et le commerce bilatéral se chiffre en milliards de dollars. Pour Bagdad, la coopération avec Washington est tout aussi précieuse : le conflit entre les intérêts est donc palpable. En revanche, être assis entre deux chaises n’est pas du goût de l’Irak, qui cherche à nouer des liens avec Paris, Ankara ou Moscou. Aux difficultés diplomatiques s’ajoutent les problèmes internes : situation politique instable, corruption et lacunes sécuritaires.
L’Irak est-il capable de les résoudre seul ? Va-t-il renoncer à son partenariat avec l’Iran, afin de ne pas se quereller avec les Etats-Unis ? Quel rôle joue Washington en Irak aujourd’hui ? Pour faire le point sur la question, Oleg Shommer reçoit Alain Corvez, conseiller en stratégie internationale.