Source d'énergie de plus en plus prisée, le gaz naturel enflamme les conflits et alimente les désaccords sur la scène internationale. Cet hydrocarbure serait-il en passe de devenir le nouveau pétrole, objet de toutes les tensions géopolitiques ?
Le gaz naturel est aujourd’hui un combustible de plus en plus précieux. Il serait essentiel dans le passage vers les énergies renouvelables, car moins nocif et moins cher que le pétrole et le charbon, et le marché gazier est en plein changement. Plus gros producteurs de gaz naturel, les États-Unis se déclarent prêts à augmenter leurs exportations vers l’Europe mais un concurrent leur fait face : Nord Stream 2, le projet de gazoduc russe chéri par Moscou. Or, l’UE se retrouve bien malgré elle au centre de ce conflit d’intérêts.
L’Iran se fixe aussi un objectif ambitieux sur le marché du gaz mais les sanctions américaines lui barrent la route. En Asie de l’Est, le gaz empoisonne également les relations entre la Chine et ses voisins. La dispute prend source en mer de Chine méridionale où des gisements dans les territoires disputés continuent d’être exploités.
Alors pourquoi l’importance du gaz s’est-elle accrue durant ces dernières décennies ? Qui en possède le plus dans le monde ? Le gaz américain est-il capable de faire concurrence au gaz russe en Europe ? Comment l’Iran compte-t-il contourner les sanctions de Washington ? En quoi consiste le conflit gazier entre la Chine et ses voisins ? Pour faire le point sur la question, Oleg Shommer reçoit Samuele Furfari, professeur de géopolitique de l'énergie à l'Université Libre de Bruxelles.