Immigration : l’UE prépare l’ouverture de centres d'hébergement dans les pays tiers

Immigration : l’UE prépare l’ouverture de centres d'hébergement dans les pays tiers
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L’ouverture de centres d'hébergement dans les pays de transit pour limiter le nombre d’immigrés clandestins, telle est la réponse de Bruxelles à l’afflux de réfugiés qui risquent leur vie pour traverser la Méditerranée à la recherche d'une autre vie.

La mesure sécuritaire s’inscrit dans le nouveau programme européen sur les migrations qui sera publiée au plus tard à la mi-mai. Lors d’une conférence de presse cette semaine, Dimitri Avramopoulos, commissaire européen aux Migrations et Affaires intérieures, a déclaré que le changement d’approche sur l'immigration illégale en Europe était une question urgente qui demandait des solutions complexes.

«En présentant un ordre du jour européen sur la migration, nous devons penser à toutes les dimensions de la migration - il ne s’agit pas de solutions rapides ; il s’agit de la création d'une Union européenne plus sûre, prospère et attrayante», a-t-il dit.

«Nous, les Européens, devons travailler efficacement sur une réponse immédiate et, en même temps, nous devons aborder les causes profondes, commençant par les crises qui se répandent à nos frontières, en particulier en », a affirmé la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. «C’est pourquoi nous intensifions notre travail avec les pays d’origine et de transit pour assurer la protection dans les régions de conflit, pour faciliter la réinstallation et s’attaquer aux voies de trafic».

L’année dernière, plus de 276 000 personnes ont pénétré illégalement le territoire de l’Union européenne, un nombre qui est 155% supérieur à celui de 2013 selon l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l'Union européenne (Frontex). Près de 220 000 personnes sont arrivées via la Méditerranée, dont au moins 3 500 et probablement plus de 4 000 y ont laissé leur vie, la grande bleue étant considérée comme la voie migratoire la plus dangereuse au monde.

La création de centres de rétention dans des pays tels que le Niger, l’Egypte, la Turquie ou le Liban représente un revirement dans les politiques de l’UE alors que cette idée fait son chemin parmi les membres de l’Union les plus affectés. Les pays du sud de l'Europe, en particulier  et Malte, sont parmi les membres de l’Union qui payent le prix fort de l'augmentation de la pression migratoire. La France et l’Allemagne ressentent également le besoin de se coordonner au niveau européen.

Des pays tels que le  et la Grande Bretagne, qui ne sont peu enclins à accueillir des réfugiés de la Libye et la Syrie sur leur sol, s’y opposent vigoureusement. Leur répugnance est en partie causée par le fait que certains membres ne veulent pas céder leur autorité sur les politiques d’immigration à Bruxelles. La Hongrie, qui voit arriver davantage de réfugiés du Kossovo que d’Afrique du nord, voudrait se réserver le droit de donner sa propre réponse à l’immigration clandestine.

«L’homme hongrois est, par nature, politiquement incorrect. Il n’a donc pas perdu son bon sens», a ironisé le Premier ministre hongrois Viktor Orban la semaine dernière. «Il ne veut pas voir des hordes envahir son pays, qui plus est des personnes différentes culturellement qui ne sont pas capables de s’adapter et constituent une menace pour la sécurité publique, l’emploi et ses moyens d'existence».

Les adversaires des centres d'hébergement affirment que la mise en place de moyens légaux de demande d’asile n’allait pas arrêter les personnes déterminées à faire le voyage clandestinement. Les partis de droite anti-immigration en Europe, qui ont gagné des appuis électoraux ces dernières années, souhaitent voir appliquer des méthodes plus fermes contre l’immigration illégale qui ne légitimeraient pas les postures migratoires.

La question des nominations à la tête de ces centres reste ouverte, une fonction délicate au regard des personnes dont les demandes seront rejetées et qui essayeront probablement de rester dans les pays de transit plutôt que revenir dans leurs propres pays. Question délicate : est-ce que l’UE doit aussi payer pour les camps de réfugiés dans ces pays de transit alors qu'elle paiera déjà le personnel des centres d’hébergement.

Une politique d’immigration cohérente voudrait que les 28 Etats membres se mettent d'accord sur les conditions de partage de l'accueil des réfugiés, ce qui serait un défi à part. L’Italie a relativement abandonné son opération "Mare Nostrum" qui a sauvé des centaines de migrants clandestins abandonnés au gré des eaux de la Méditerranée, citant le refus d’autres membres de l’UE de partager les coûts.

Le mandat de l’opération européenne "Triton" de contrôle des frontières se borne à des patrouilles à 30 miles nautiques maximum des côtes de l’Italie. La Commission européenne a reconnu que "Triton" n’était pas un remplacement approprié mais elle n’a pas encore proposé une meilleure solution.

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