David Cameron soutiendra le «oui» au référendum sur le Brexit, si l'Union européenne ne change pas
David Cameron adressera jeudi dans une lettre les doléances du Royaume-Uni à Donald Tusk. Ces objectifs, qui pourraient aboutir à un «changement substantiel» de l'UE, entraîneront la sortie de l'Union du pays s'ils ne sont pas atteints.
Accentuant la pression sur les 27 chefs d’Etat de l’Union européenne, David Cameron exposera sa liste de demandes dans une lettre adressée à Donald Tusk, président du Conseil européen, et qui lui sera transmise jeudi. Cela marquera le départ de plusieurs mois de négociations impliquant des représentants de tous les Etats-membres de l'UE, avant le référendum sur une éventuelle sortie de l'UE du Royaume-Uni qui devrait se tenir avant la fin de 2017.
Lire aussi : Pour contrer la menace d’un Brexit, trois ex-Premier ministres s'engagent fermement pour l'Europe
Dans son discours de jeudi, Cameron usera d’un ton très ferme pour affirmer que le statu quo n’est pas une option acceptable et que la sortie de l’Union suivra si l’UE ne donne pas de garanties suffisantes. Affirmant que son gouvernement n’a pas d’approche préconçue concernant le référendum, il aurait écrit : «Si nous ne pouvons pas obtenir un tel accord, et si les préoccupations britanniques ne sont pas écoutées, ce dont je doute, alors nous devrons reconsidérer le fait que l’Union européenne est bonne pour nous».
Cameron makes Brexit warning to EU leaders: https://t.co/ZYYJxkpaFMpic.twitter.com/kaqD7SFL6h
— PoliticsHome (@politicshome) 8 Novembre 2015
Le ton de sa missive devrait rassurer quelques eurosceptiques, qui craignaient que le Royaume-Uni ne reste dans l’UE si les demandes britanniques ne devaient pas être prises en compte. Cameron y soulignerait qu’il a «toute confiance dans le fait que nous obtiendrons un accord qui fonctionnera pour la Grande-Bretagne et nos partenaires européens. Et si c’est le cas, ainsi que je l’ai dit il y a trois ans, je ferai campagne pour que le Royaume-Uni reste dans une Union européenne réformée. Je me dévouerai à cette campagne avec toute mon âme car cela ira sans ambiguïté dans le sens de notre intérêt national».
Les demandes de réformes de David Cameron se déclinent en quatre volets : la suspension des prestations d’activités (un revenu complémentaire accordé par l’Etat en cas de salaire trop bas) et autres prestations sociales pour les migrants venant de l’Union européenne, les Polonais en tête; une meilleure protection pour les pays se situant hors de la zone euro pour s’assurer qu’ils ne soient pas mis en minorité par les pays de la zone euro, donner à la Grande-Bretagne une clause dérogatoire au projet européen d’une Union européenne «sans cesse plus étroite»; et donner aux parlements nationaux plus de pouvoir afin d’être à même de bloquer les lois européennes.
Ces orientations ont été confirmées par Philip Hammond, ministre des Affaires étrangères britannique, dans un entretien donné à la BBC. Celui-ci a affirmé que la lettre adressée à Donald Dusk ne contiendrait pas de «changement législatifs détaillés» avant d’ajouter que le gouvernement de David Cameron ne voulait pas «être trop directif au début de la discussion. Cette lettre n’est pas la fin, mais le début du processus». Hammond a aussi ajouté qu’ils «ne seraient pas dupes de changements cosmétiques du fonctionnement de l’UE», mais que ces réformes devront être «substantielles». Pour le ministre des Affaires étrangères, il s’agit d’opérer «un changement fondamental dans la direction de développement de l’Union européenne».
Lire aussi : Washington à Londres : «Si vous quittez l'UE vous ferez face à des barrières commerciales»