Mercredi 29 juin
Interrogé sur le bombardement présumé d'une galerie commerçante à Krementchouk, en Ukraine, Vladimir Poutine a affirmé : «Ce n'est pas un attentat [...] on m'a montré les vues par satellite, la disposition des complexes d'armes, de défense antiaérienne, d'artillerie, d'armement lourd, là où sont les quartiers résidentiels.» L'armée russe, affirme-t-il, «tire à partir de ce que nous donnent les éléments de reconnaissance, alors on sait où sont cachés les armements [...] dans des entrepôts, dans des usines». Partant, assure le dirigeant, «l'armée russe ne frappe aucun site civil [...] nous avons des armes de très grande précision et de longue portée».
L'armée russe, néanmoins, avait été accusée dès avril par le Haut commissariat aux droits de l'homme de l'ONU d'avoir mené en Ukraine des bombardements pouvant «relever des crimes de guerre».
«Nous n'avons aucun problème avec la Finlande et la Suède [qui ont demandé leur intégration à l'OTAN] comme nous en avions avec l'Ukraine ; nous n'avons pas de territoire contesté [avec ces pays]», a affirmé Vladimir Poutine.
«Il n'y a aucun motif d'inquiétude vis-à-vis de l'adhésion de la Finlande ou de la Suède à l'OTAN. S'ils le veulent, pourquoi pas», a fait savoir le président russe, avant d'ajouter toutefois qu'«avec le déploiement d'infrastructures de l'OTAN dans [ces] pays», les Russes seront «obligés de répondre par la réciproque». «Il n'y avait rien, maintenant il va y avoir des tensions» entre la Russie d'une part, et la Suède et la Finlande d'autre part, a déploré le dirigeant.
«L'OTAN est un reste de la guerre froide, il n'est utile que comme outil politique pour les Etats-Unis [...] Ils s'en servent de façon tout à fait énergique pour rassembler leurs alliés autour d'eux», a estimé le président russe.
Le président russe a accusé les dirigeants de l'OTAN de percevoir «l'Ukraine, le peuple ukrainien» comme des moyens pour eux de confirmer «leur leadership, leur hégémonie [...] c'est-à-dire des ambitions impérialistes».
«Depuis 2014, ils se sont préparés à des opérations militaires contre nous ; pour nous ce n'est pas nouveau», a déclaré Vladimir Poutine, répondant à une question de journaliste au sujet du sommet de l'OTAN, lors duquel les membres de l'Alliance ont désigné la Russie comme une «menace».
Vladimir Poutine a tenu une conférence de presse, ce soir du 29 juin, alors que les tensions en Europe se multiplient, autour notamment de l'opération militaire russe en Ukraine et de la perspective d'adhésion à l'Alliance atlantique de nouvelles nations européennes.
Le président russe a pris la parole après avoir participé au VIe sommet des chefs d'Etat des pays riverains de la mer Caspienne à Achgabat, au Turkménistan. La Russie, l’Iran, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan et le Turkménistan y participaient.