Les dirigeants de l'OTAN ont lancé formellement ce 29 juin, lors de leur sommet à Madrid, le processus d'adhésion de la Suède et de la Finlande, rendue possible par la levée du veto turc la veille.
«Nous avons décidé aujourd'hui d'inviter la Finlande et la Suède à devenir des membres de l'Otan et avons décidé de signer les protocoles d'adhésion», ont déclaré les dirigeants de l'Alliance atlantique dans une déclaration commune, ce 29 juin.
La Turquie a bloqué pendant plusieurs semaines l'adhésion de la Suède et de la Finlande car elle les accusait d'abriter des militants de l'organisation kurde PKK, qu'elle considère comme «terroriste». Elle dénonçait également la présence dans ces pays de partisans du prédicateur Fethullah Gülen, soupçonné d'avoir orchestré une tentative de coup d'Etat en Turquie en juillet 2016. De surcroît, la Turquie exigeait la levée des blocages d'exportations d'armes décidés à son encontre par Stockholm après l'intervention militaire turque dans le nord de la Syrie en octobre 2019.
Ankara, Stockholm et Helsinki ont finalement signé un mémorandum trilatéral qui prévoit que «la Finlande et la Suède s'engagent à empêcher les activités du PKK et de toutes les autres organisations terroristes ainsi que leurs prolongements». Les deux pays nordiques assurent qu'ils traiteront «les demandes d'expulsion ou d'extradition de personnes soupçonnées de terrorisme de manière rapide et approfondie, en tenant compte des informations, preuves et renseignements fournis par la Turquie», et enquêteront «sur toute activité de financement et de recrutement du PKK et de toutes les autres organisations terroristes et leurs prolongements, ainsi que les groupes ou réseaux affiliés ou inspirés, avant de les interdire». Enfin, les trois pays confirment par cet accord «qu'il n'existe désormais aucun embargo sur les armes».
A plusieurs reprises, la Russie a mis en garde contre les conséquences d'une entrée de la Suède et de la Finlande dans l'OTAN : en février 2022, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, avait déclaré que cette adhésion des deux pays nordiques «aurait de graves répercussions politico-militaires auxquelles notre pays serait obligé de répondre». En avril, elle avait affirmé que «les conséquences négatives pour la paix et la stabilité en Europe du nord» étaient «évidentes». Stockholm et Helsinki avaient fait état de leur intention de rejoindre l'alliance militaire dominée par les Etats-Unis après le lancement de l'opération militaire russe en Ukraine.