Le chef de la diplomatie de l'UE favorable au don à l'Ukraine des actifs russes gelés
Josep Borrell s'est prononcé en faveur du don des actifs russes gelés dans la foulée de l'intervention en Ukraine pour la reconstruction du pays. La Russie avait dénoncé un «vol» après que près de 300 milliards d'euros d'actifs ont été saisis.
Dans un entretien au Financial Times, le Haut représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell s'est déclaré favorable à l'utilisation des milliards d'euros d'actifs russes bloqués par les Occidentaux pour financer la reconstruction de l'Ukraine.
Le procédé a été déjà entrepris par le passé par Washington, qui a détourné les 7 milliards de dollars d'actifs de la banque centrale afghane déposés aux Etats-Unis vers des indemnisations pour les victimes du terrorisme et l'aide humanitaire après la prise de pouvoir des Taliban.
«J'y serais très favorable car c'est plein de logique», a déclaré le dignitaire européen sur l'idée de faire la même chose avec l'argent russe. «Nous avons cet argent alors il faudrait m'expliquer pourquoi ça fonctionne pour l'argent afghan et pas pour l'argent russe», a-t-il poursuivi dans la même logique.
Les Occidentaux, ces «voleurs» ?
La diplomatie russe a déjà fait remarquer que cet argent n'appartenait pas aux Occidentaux. «On a volé notre argent», avait ainsi souligné le 3 mai, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov au sujet des 300 milliards d'euros d'actifs russes saisis.
C'est la raison pour laquelle la Russie justifie d'exiger désormais un paiement en rouble des commandes de gaz et de pétrole : «La majeure partie de cette somme provient des livraisons du gaz et du pétrole. Cela est devenu possible car la société Gazprom était obligée de conserver son argent dans des banques occidentales, en se conformant à vos règles. On a voulu "punir" la Russie, on a donc volé», a-t-il dit.
«Nous n’avons pas le droit, face à notre propre peuple, de laisser l’Occident continuer ainsi avec ses habitudes de voleurs», justifiait-il encore.