Wimbledon interdit aux joueurs russes qui ne s'opposent pas à Poutine ?
Le ministre britannique des Sports envisage d'empêcher les joueurs de tennis russes qui ne s'opposeraient pas publiquement à Vladimir Poutine de participer au tournoi de Wimbledon. Une mesure qui concernerait notamment Daniil Medvedev.
«Personne ne devrait être autorisé à arborer le drapeau de la Russie [sur les courts de tennis de Wimbledon]. Mais je pense qu'il faut aller plus loin, je pense que nous devons avoir l'assurance qu'ils ne sont pas des partisans de Vladimir Poutine et nous réfléchissons aux exigences dont nous pourrions avoir besoin pour obtenir des assurances dans ce sens» : lors d’une intervention devant le Parlement le 15 mars rapportée par le Times mais également par Eurosport, le ministre britannique des Sports Nigel Huddleston a expliqué que le gouvernement était en discussion avec le All-England Lawn Tennis Club (AELTC) concernant sa position vis-à-vis des joueurs russes avant Wimbledon, qui doit commencer fin juin.
Dans le cadre de l'opération militaire russe en Ukraine – dénoncée comme une guerre d'invasion par l'Occident et Kiev – le ministère britannique des Sports a affirmé qu’il ne serait pas «à l'aise si un athlète russe arborait le drapeau de la Russie» et qu’il fallait réfléchir à la situation des sportifs. «Je ne pense pas que les gens accepteraient que des individus arborent très clairement le drapeau russe, en particulier s'ils soutiennent Poutine et son régime», a-t-il ainsi martelé. «Nous discutons de cette question avec différents sports et de la réponse à y apporter», a-t-il encore ajouté.
Une mesure qui pourrait notamment viser de fait l'actuel numéro 1 mondial Daniil Medvedev, qui avait réitéré son «message de paix», avant le tournoi d’Indian Wells, sans se prononcer plus avant. Privé du drapeau russe lors de ses derniers matches, ce dernier avait assuré que ça ne le gênait pas si ça lui permettait de jouer : «C'est toujours difficile de parler de ce sujet parce que je veux jouer au tennis, jouer dans différents pays. Je veux promouvoir mon sport, je veux promouvoir ce que je fais dans mon pays, c'est certain, et pour l'instant, la situation est telle que c'est la seule façon dont je peux jouer.»
Parmi les sanctions occidentales prises à l'encontre de la Russie en matière sportive, la Fifa a décidé le 28 février d'en exclure l'équipe de la Coupe du monde de football «jusqu'à nouvel ordre». La finale de la Ligue des champions, qui devait avoir lieu en Russie, a par ailleurs été déplacée au Stade de France.