Irak : l'ambassadeur d'Iran convoqué après des tirs de missiles revendiqués par Téhéran
- Avec AFP
Le gouvernement irakien a convoqué l'ambassadeur d'Iran pour protester contre des tirs de missiles ayant touché le consulat américain situé à Erbil, capitale du Kurdistan irakien et revendiqués par les Gardiens de la révolution.
Le ministère irakien des Affaires étrangères a annoncé le 13 mars avoir convoqué l'ambassadeur d'Iran – grand allié et voisin – pour protester contre les tirs de missiles qui ont touché Erbil, capitale du Kurdistan irakien.
La diplomatie irakienne dénonce dans un communiqué «la violation flagrante de la souveraineté» de l'Irak et indique avoir «convoqué l'ambassadeur en Irak de la République islamique d'Iran» pour «lui communiquer les protestations du gouvernement sur les frappes de missiles» qui ont entraîné des «pertes matérielles» et des «dommages dans des installations civiles et les habitations des citoyens».
Les Gardiens de la Révolution, force armée dépendant directement du Guide de la révolution, le chef d'Etat iranien – ont revendiqué des tirs de missiles dans le Kurdistan irakien, affirmant avoir ciblé un «centre stratégique» israélien.
«Le "centre stratégique de la conspiration et du vice des sionistes" a été visé par de puissants missiles de pointe du Corps des Gardiens de la Révolution islamique», a indiqué un communiqué publié sur Sepah News, le site des Gardiens. Selon le texte, les Gardiens ont riposté à «des récents crimes du régime sioniste», allusion à une récente attaque israélienne menée en Syrie le 6 mars et ayant entraîné la mort de deux officiers de ce corps. Dans le communiqué, les Gardiens ont menacé Israël de nouvelles ripostes «dures, décisives et destructrices à ses crimes».
Paris condamne l'attaque iranienne «avec la plus grande fermeté»
Dans la matinée du 13 mars, les forces de sécurité kurdes avaient affirmé que douze «missiles balistiques» tirés «hors des frontières de l'Irak, et plus précisément de l'Est», avaient visé le consulat américain à Erbil, la capitale du Kurdistan d'Irak située dans le nord du pays, sans faire de victime. De son côté, un porte-parole du département d'Etat américain a assuré qu'il n'y avait «ni dommage, ni victime dans aucune des installations du gouvernement américain».
De son côté, Paris a condamné «avec la plus grande fermeté» les tirs de missiles sur Erbil, dans le Kurdistan irakien, estimant qu'ils menaçaient la stabilité de toute la région. Cette attaque «menace la stabilité de l'Irak et de la région», selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères, qui rappelle son «attachement à la souveraineté de l'Irak, ainsi qu'à sa stabilité et celle de la Région autonome du Kurdistan en son sein».
En Irak, des tirs de roquettes ou des envois de drones piégés, jamais revendiqués, visent régulièrement les intérêts américains et les troupes de la coalition internationale présentes dans le pays. Washington accuse généralement des factions irakiennes pro-Iran de mener ces attaques. En janvier 2020, l'Iran avait tiré des missiles sur des bases abritant des soldats américains en Irak, en représailles à l'assassinat par Washington du général Qassem Soleimani mené quelques jours plus tôt. En une demi-heure, 22 missiles sol-sol iraniens s'étaient abattus sur les bases de Aïn al-Assad (ouest) et Erbil (nord).