Darmanin fustige le «manque d'humanité» du Royaume-Uni sur l'accueil des réfugiés ukrainiens
- Avec AFP
Gérald Darmanin a critiqué le 5 mars la «réponse totalement inadaptée» et le «manque d'humanité» du Royaume-Uni à l'égard des réfugiés ukrainiens refoulés à Calais, dans une lettre adressée à son homologue britannique Priti Patel.
Dans une lettre adressée à son homologue britannique Priti Patel, le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a critiqué le 5 mars la «réponse totalement inadaptée» tout en déplorant le «manque d'humanité» de Londres à l'égard des réfugiés ukrainiens refoulés à Calais.
Cherchant à rejoindre leurs familles outre-Manche, quelque 150 Ukrainiens fuyant leur pays ont été invités ces derniers jours par des représentants britanniques «à faire demi-tour» et à «se rendre à Paris ou Bruxelles» pour obtenir leurs visas dans les consulats, affirme le ministre dans ce courrier consulté par l'AFP.
Gérald Darmanin poursuit en fustigeant cette «réponse totalement inadaptée» et un «manque d'humanité» à l'égard des réfugiés en «détresse», «souvent des femmes avec de jeunes enfants, des personnes âgées ou handicapées».
Nos côtes ont été le théâtre de trop nombreux drames humains
Au total, «plus de 400 ressortissants ukrainiens» sont arrivés à Calais depuis le début de la guerre, selon le ministre de l'Intérieur. Depuis plusieurs jours, leur situation est source de frictions entre Londres et Paris, dont les rapports sont déjà tendus par la question des traversées illégales de migrants.
Une «sorte de consulat» à Calais
Le gouvernement français avait annoncé le 3 mars que le Royaume-Uni allait installer «une sorte de consulat» à Calais pour y délivrer directement des visas sur place aux Ukrainiens.
«Il devient impératif que votre représentation consulaire, à titre exceptionnel et pour le temps de la crise, soit en mesure d'émettre des visas pour regroupement familial directement à Calais», rappelle Gérald Darmanin. «Il serait incompréhensible que des renforts consulaires soient déployés à cette fin dans toute l'Europe, et jusqu'en Ukraine, et qu'il n'en soit pas de même au plus proche de votre frontière», appuie-t-il.
«Nos côtes ont été le théâtre de trop nombreux drames humains», conclut-il, en référence au naufrage qui a coûté la vie à 27 migrants fin novembre, «n'y ajoutons pas celui de ces familles ukrainiennes.»