Appel avec Macron : Poutine dénonce les «provocations» de Kiev et plaide la voie diplomatique
Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont échangé au téléphone ce 20 février sur la situation en Ukraine. Le président russe a dénoncé les «provocations» ukrainiennes, selon lui à l'origine de l'escalade dans l'est du pays.
Lors de son appel téléphonique avec Emmanuel Macron ce 20 février, Vladimir Poutine a dénoncé les «provocations» ukrainiennes, selon lui à l'origine de l'escalade dans l'est du pays.
Les présidents français Emmanuel Macron et russe Vladimir Poutine ont convenu de tout faire pour aboutir rapidement à un cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine, a annoncé l'Elysée.
Les deux dirigeants se sont mis d'accord pour «intensifier» les efforts diplomatiques, Vladimir Poutine insistant sur la mise en œuvre des accords de Minsk. Les deux hommes ont également convenu de «la nécessité de privilégier une solution diplomatique à la crise actuelle et de tout faire pour y parvenir», a ajouté la présidence française, précisant que le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian «rencontrera son homologue russe Sergueï Lavrov dans les prochains jours».
Vladimir Poutine a exhorté l'OTAN et Washington à prendre «au sérieux» les demandes de sécurité russes. Le communiqué du Kremlin insiste sur le rôle de l'Ukraine et de l'OTAN dans la montée des tensions : «L’attention a été attirée sur les fournitures d'armements et de munitions modernes à l’Ukraine, effectuées par les pays de l’OTAN, ce qui pousse Kiev au règlement militaire du soi-disant problème du Donbass.» «En conséquence, les civils des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk sont touchés et doivent être évacués vers la Russie pour échapper aux bombardements qui s’intensifient», ajoute le communiqué.
Le président russe a redit à son homologue français «son intention de retirer ses troupes» de Biélorussie «au terme des exercices en cours», a indiqué de son côté l'Elysée.
La Russie a proposé des accords de garanties de sécurité mutuelle
Accusée par les pays occidentaux de projeter l'invasion de l'Ukraine (ce qu'a démenti Moscou à de multiples reprises), la Russie a proposé à ses partenaires occidentaux des accords de garanties de sécurité mutuelle. Ceux-ci impliquaient notamment l'arrêt de l'expansion de l'OTAN, mais la demande a été jugée irrecevable par les Etats-Unis et leurs alliés.
L'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN constitue par ailleurs, pour Moscou, une «ligne rouge» à ne pas franchir. S'exprimant sur le sujet dans une interview donnée à CNN et diffusée le 16 janvier, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait qualifié l'OTAN d'«arme de confrontation» et non de paix, insistant sur la «menace» que constitue cette extension de l'Alliance militaire, non seulement pour la Russie mais également pour l'ensemble de «l'architecture de la sécurité européenne».
En observant, à propos du cas ukrainien, qu'«au début, il n'y avait que des mots», le porte-parole du Kremlin a constaté qu'«avec le temps, nous avons assisté à l'invasion progressive de l'OTAN sur le territoire ukrainien», sous la forme de l'envoi d'instructeurs militaires et d'armes, tant défensives qu'offensives.