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Sous la pression de Washington, la police canadienne termine l'évacuation du pont Ambassadeur

Le pont Ambassadeur, axe stratégique entre les Etats-Unis et le Canada, a rouvert après sept jours de blocage, une issue pour laquelle Washington a fait pression. Mais les opposants aux mesures restrictives poursuivent leur occupation d'Ottawa.

«Le pont Ambassadeur est maintenant entièrement ouvert, permettant à nouveau la libre circulation du commerce entre les économies canadienne et américaine», a indiqué la société exploitante du pont le 13 février dans la soirée.

Quelques minutes plus tard les services frontaliers canadiens confirmaient dans un tweet : «Les opérations frontalières normales ont repris au pont Ambassadeur. Les voyages non essentiels sont déconseillés.»

Il a fallu deux journées à la police canadienne pour parvenir à évacuer ce pont, qui relie Windsor en Ontario à la ville américaine de Detroit, bloqué depuis 7 février par des opposants aux mesures restrictives. La police a indiqué qu'entre 25 et 30 protestataires avaient été arrêtés.

Pression de Washington

Une conseillère du président américain Joe Biden a exprimé la reconnaissance de Washington «pour les efforts résolus déployés par les forces de l'ordre [canadiennes] le long de la frontière pour parvenir à la levée complète des blocus».

Les Etats-Unis avaient fait pression sur le gouvernement canadien en lui demandant il y a quelques jours d'employer «les pouvoirs fédéraux» pour mettre fin à un blocage ayant des «conséquences sérieuses» sur l'économie américaine.

La fermeture du pont a notamment entraîné des perturbations pour l'industrie automobile des deux côtés de la frontière. Plus de 25% des marchandises exportées entre les Etats-Unis et le Canada transitent par ce pont. Plus de 40 000 personnes l'empruntent chaque jour.

Le mouvement de contestation canadien, qui entre dans sa troisième semaine, était parti de camionneurs protestant contre l'obligation d'être vacciné pour franchir la frontière entre le Canada et les Etats-Unis. Mais les revendications se sont étendues à un refus de l'ensemble des mesures sanitaires et, pour de nombreux manifestants, à un rejet du gouvernement de Justin Trudeau.

Ce dernier a indiqué dans un tweet le 13 février que son gouvernement «continue d'agir de toute urgence – pour protéger les emplois, la sécurité publique, nos quartiers et notre économie».

Des manifestations ont eu lieu pendant le week-end dans plusieurs villes canadiennes, dont Ottawa, Toronto et Montréal, et d'autres passages frontaliers demeurent bloqués dans les provinces du Manitoba et d'Alberta.

Cette contestation a inspiré d'autres initiatives similaires dans le monde. En France, des centaines de véhicules venus de tout le pays ont formé un Convoi de la liberté. Après un passage par Paris, ils ont fait escale le 13 février près de Lille, avant un rassemblement prévu ce 14 février à Bruxelles.