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Visite de Macron en Ukraine : le respect des accords de Minsk au centre des discussions

Le président français rencontre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev, après avoir dialogué hier avec Vladimir Poutine. En coordination avec l'UE, il s'agit pour Emmanuel Macron de désamorcer la crise russo-occidentale.

Après avoir rencontré son homologue russe Vladimir Poutine à Moscou le 7 février pour aborder notamment les tensions entre Occident et Russie autour de l'Ukraine, le président français Emmanuel Macron sera reçu ce 8 février par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Cet entretien devrait lui aussi se dérouler en tête-à-tête, a précisé l'Elysée, mais «en coordination avec les partenaires européens».

Le mois dernier, la présidence de la République française avait annoncé vouloir trouver les moyens d'une désescalade dans la crise ukrainienne, en relançant notamment la mise en œuvre des accords de paix de Minsk de 2015 dans le cadre quadripartite du format Normandie (France, Allemagne, Russie, Ukraine).

Volodymyr Zelensky appelle les Occidentaux à cesser de «semer la panique» 

Emmanuel Macron a déclaré que lors de sa rencontre avec Vladimir Poutine, il lui avait proposé de «bâtir des garanties concrètes de sécurité» pour tous les Etats impliqués dans la crise ukrainienne. «Le président Poutine m’a assuré de sa disponibilité à s'engager dans cette logique et de sa volonté de maintenir la stabilité et l'intégrité territoriale de l'Ukraine», a ajouté le président français, évoquant des «termes de convergence» entre la Russie et la France, sans les détailler.

Vladimir Poutine a quant à lui a déclaré que «certaines des idées» avancées par Emmanuel Macron pouvaient permettre d'avancer. Il a cependant critiqué le refus occidental d'accepter les principales demandes de la Russie : la fin de la politique d'élargissement de l'OTAN – en particulier l'adhésion de l'Ukraine – l'engagement de ne pas déployer d'armes offensives à proximité des frontières russes et le retrait des infrastructures militaires de l'Alliance sur les frontières de 1997 – c'est-à-dire avant que l'organisation n'accueille en son sein d'anciens membres du bloc soviétique. Le président russe a également dénoncé l'aide militaire occidentale à l'Ukraine, qu'il accuse d'être la seule responsable de l'impasse dans laquelle se trouvent les pourparlers de paix. «Kiev rejette toujours toutes les opportunités d'un rétablissement pacifique de son intégrité territoriale», a déclaré Vladimir Poutine.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait de son côté appelé le 28 janvier les Occidentaux à ne pas semer la panique au sujet des tensions avec la Russie, accusée par les Etats-Unis notamment d'envisager une invasion de l'Ukraine – ce que Moscou a démenti catégoriquement à de nombreuses reprises

«Nous n'avons pas besoin de cette panique [car] il nous faut stabiliser l'économie» ukrainienne, avait déclaré Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse à l'intention des médias étrangers, avait d'estimer que «le plus grand risque pour l'Ukraine [était] la déstabilisation de la situation à l'intérieur du pays», plutôt que la menace d'une invasion russe.

Le 3 février, Emmanuel Macron s'était déjà entretenu par téléphone avec Volodymyr Zelensky, ainsi qu'avec Vladimir Poutine et avec le président américain Joe Biden.