La mission de la Chine auprès de l'Union européenne a de nouveau soutenu l'appel de Moscou en faveur d'un arrêt de l'expansion de l'OTAN. «Trente ans après la fin de la guerre froide, l'OTAN continue d'étendre son champ d'action géographique et la portée de ses opérations et s'engage dans une politique de blocs et de confrontation. La Chine estime que la sécurité régionale ne doit pas être garantie par le renforcement ou l'expansion des blocs militaires», a ainsi déclaré un porte-parole de la mission le 8 février, soulignant que l'OTAN était un «vestige de la guerre froide».
Cette déclaration vient en réponse aux propos du secrétaire général de l'alliance Atlantique, Jens Stoltenberg, qui avait accusé Pékin de «refuser aux nations souveraines le droit de faire leurs propres choix».
«Nous appelons l'OTAN à abandonner la mentalité de la guerre froide et les préjugés idéologiques, à respecter la souveraineté, la sécurité et les intérêts ainsi que la diversité des civilisations, de l'histoire et de la culture des autres pays, à adopter un point de vue objectif et impartial sur le développement pacifique des autres pays, et à faire davantage pour accroître la confiance mutuelle entre les pays et maintenir la paix et la stabilité régionale», a rétorqué le porte-parole de la mission.
Ces remarques reprennent pour l'essentiel les principaux points abordés dans une déclaration commune du président russe Vladimir Poutine et de son homologue chinois Xi Jinping le 4 février. A l'occasion de la visite du chef d'Etat russe à Pékin, les deux dirigeants avaient en effet affiché leur convergence de vues sur plusieurs sujets, en premier lieu desquels l'expansion de l'Alliance atlantique.
Mi-décembre, la Russie a exigé que les Etats-Unis fournissent des garanties de sécurité écrites afin que l'OTAN ne s'étende pas en Ukraine et en Géorgie, ce que Moscou considérerait comme une menace majeure pour sa sécurité nationale. Un appel lancé dans un contexte de tensions croissantes au sujet de l'Ukraine et d'affirmations de Washington selon lesquelles la Russie serait sur le point d'«envahir» son voisin. Des «accusations infondées» et dénuées de la moindre preuve que Moscou a démenti à de maintes reprises, et qui ne visent, selon le représentant permanent de la Russie à l'ONU, qu'à «créer l'hystérie» pour «tromper la communauté internationale».