Alors que le chef d'Etat russe est en visite à Pékin pour rencontrer son homologue, Russie et Chine exposent, dans une déclaration commune publiée ce 4 février, leurs points de vue partagés sur certains dossier.
Ainsi, selon ce document, Moscou et Pékin se disent «opposés à tout élargissement futur de l'OTAN», dénoncent «l'influence négative pour la paix et la stabilité dans la région de la stratégie indo-pacifique des Etats-Unis» et se disent «préoccupés» par la création en 2021 de l'alliance des Etats-Unis avec le Royaume-Uni et l'Australie (AUKUS).
«Les parties appellent l’Alliance atlantique à abandonner les approches idéologisées de l’époque de la guerre froide, à respecter la souveraineté, la sécurité et les intérêts des autres pays, ainsi que la diversité de leurs modes civilisationnels, culturels et historiques, et à avoir une attitude objective et équitable envers le développement pacifique des autres Etats. Les parties s’opposent à la constitution de blocs fermés et de camps opposés dans la région Asie-Pacifique et restent très vigilantes quant à l’impact négatif de la stratégie indo-pacifique américaine sur la paix et la stabilité dans cette région», explique le texte.
«Les parties estiment que le retrait des Etats-Unis du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), l’accélération des études et du développement de missiles à portée intermédiaire et à courte portée basés au sol et la volonté de les déployer en Asie-Pacifique et en Europe, ainsi que de les transférer à leurs alliés, entraînent une augmentation des tensions et de la méfiance, augmentent les risques pour la sécurité internationale et régionale, conduisent à un affaiblissement du système international de non-prolifération et de maîtrise des armements, et compromettent la stabilité stratégique mondiale. La partie chinoise comprend et soutient les propositions avancées par la Fédération de Russie sur l’établissement de garanties de sécurité juridiquement contraignantes à long terme en Europe.», peut-on encore y lire.
Dans un contexte de vives tensions entre Occident et Russie autour de l'Ukraine, Moscou a exprimé ces dernières semaines ses préoccupations en matière de sécurité. Partant, les autorités russes ont remis mi-décembre à Washington et à l'OTAN des propositions de traité, dont un des points centraux est un engagement de l'Alliance atlantique à ne pas s'étendre davantage vers l'est, Moscou voyant une telle progression à ses portes comme une menace pour sa sécurité. Pékin avait déjà souligné sa considération pour ces craintes russes, le ministère chinois des Affaires étrangères déclarant le 27 janvier : «Les préoccupations raisonnables de la Russie en matière de sécurité doivent être prises au sérieux et recevoir une solution».