Dans un communiqué de presse diffusé le 27 janvier par le ministère chinois des Affaires étrangères, la Chine a assuré que «les préoccupations raisonnables de la Russie en matière de sécurité doivent être prises au sérieux et recevoir une solution». Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, s'était entretenu plus tôt par téléphone avec son homologue américain Antony Blinken pour évoquer les actuelles tensions entre la Russie et l'Occident dans le dossier ukrainien.
Sans citer l'OTAN, le ministre chinois des Affaires étrangères a toutefois déclaré : «La sécurité régionale ne saurait être garantie par le renforcement ou l'expansion de blocs militaires.» «Nous appelons toutes les parties au calme, à s'abstenir d'accroître les tensions et monter la crise en épingle», a-t-il encore fait valoir, alors que la Russie accuse l'Occident de faire preuve «d'hystérie» au sujet de la situation en Ukraine.
La potentielle adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, au cœur de la crise sécuritaire
Les Etats-Unis imputent ouvertement à la Russie une volonté d'envahir l'Ukraine «peut-être entre maintenant et mi-février», a expliqué la vice-secrétaire d'Etat américaine Wendy Sherman, le 26 janvier. Des accusations balayées à de multiples reprises par Moscou, qui réclame de son côté un renoncement de tout élargissement de l'OTAN à l'Est, et un retour à l'architecture sécuritaire construite en Europe après la fin de la guerre froide.
Une demande à laquelle l'Alliance ne semble pas vouloir se plier, puisque son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a déclaré le 26 janvier que la structure politico-militaire qu'il dirige se montrerait inflexible pour faire respecter le droit d'un pays à rejoindre l'Alliance.
«Nous ne pouvons pas faire de compromis concernant les principes sur lesquels notre sécurité est fondée depuis des décennies. L'OTAN respecte le droit de tout pays, comme l'Ukraine, de demander son adhésion, tout comme elle respecte le droit de pays – comme la Suède et la Finlande – de ne pas la demander», a en effet déclaré l'homme d'Etat norvégien.
Ce 27 janvier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est pour sa part exprimé au sujet de la proposition américaine concernant les garanties de sécurité, regrettant l'absence de «réaction positive» au sujet de la «principale» préoccupation russe : l'élargissement de l'OTAN à l'Est.
«[Le document] contient une réaction qui permet de s’attendre à un début d’une conversation sérieuse, mais sur des sujets secondaires. Il n'y a pas de réaction positive dans ce document sur la question principale. La question principale est notre position claire sur l'inadmissibilité d'une nouvelle expansion de l'OTAN à l'Est et le déploiement d'armes de frappe qui pourraient menacer le territoire de la Fédération de Russie», a-t-il fait valoir, cité par RIA Novosti.