Obama doit affronter un vent de critiques après sa décision d'envoyer les forces spéciales en Syrie
Le président Obama vient de prendre la décision d'envoyer 50 soldats des forces spéciales en Syrie. «Trop peu et trop tard», dénonce Donald Trump. D'autres opposants au président américain dénoncent le manque de stratégie de Barack Obama.
Il y a quelques jours, Barack Obama a pris la décision, inédite, de déployer des forces spéciales en Syrie. Attendue depuis longtemps par certains, cette mesure est jugée insuffisante et trop tardive par les critiques du président américain qui déplorent son absence de stratégie en Syrie.
Depuis 2013, la président Obama est en effet accusé de naviguer à vue et de ne pas avoir de ligne directrice. Des critiques alimentées par Barack Obama lui-même, qui a plusieurs fois reconnu être incapable de mettre fin au conflit en Syrie. En août 2014, lors d’une conférence de presse, il avait ainsi admis qu’il n’avait «pas de stratégie» pour la Syrie. Et selon ses opposants, ce ne sont pas les 50 commandos d’élite envoyés en Syrie pour lutter contre Daesh qui vont changer la donne.
«Je crois que nous avons un président qui ne sait tout simplement pas ce qu'il fait», a par exemple taclé le candidat à la primaire républicaine pour les présidentielles de 2016, Donald Trump, sur CNN le 1er novembre. «C’est trop peu et trop tard», a-t-il poursuivi. John McCain, candidat défait à la présidentielle en 2008, a lui critiqué une décision «malheureusement limitée [...] et insuffisante» prise par un «président [qui] n'a toujours pas de stratégie réaliste» et «cohérente» pour la Syrie.
First on CNN: @realDonaldTrump slams @POTUS over ground troops in Syria https://t.co/E3oPSiDs0w via @JDiamond1pic.twitter.com/heq9XSIIls
— CNN Politics (@CNNPolitics) 31 Octobre 2015
Le sénateur McCain est, de son côté, favorable à une intervention militaire d’envergure. Un moyen, selon lui, d’éviter, «d’accélérer l'érosion de la crédibilité de l'Amérique», comme le fait, à ses yeux, Barack Obama. Plus critique encore, le sénateur républicain Lindsey Graham a affirmé que 50 hommes des forces spéciales ne risquent pas «d’intimider l’EI, qui y verra même un nouveau signe de faiblesse du président Obama».
Plus nuancé, mais tout aussi critique sur la stratégie adoptée, l'ancien «Monsieur Syrie» du département d'Etat, le diplomate Frederic Hof, a estimé que «déployer une poignée de membres des forces d'opérations spéciales en Syrie ne changera pas la situation de manière significative».
.@FredericHof says decision to deploy #specialoperations forces is a "band-aid" for #Syriahttps://t.co/2tIesFgrK8pic.twitter.com/aMLKDPPxSK
— Syria Source (@SyriaSource) 30 Octobre 2015
Face à ce vent de critiques, la Maison Blanche a rétorqué que la «stratégie» américaine en Syrie «n’a pas changé». Un moyen de contredire ceux qui affirment que Barack Obama s’est démarqué de ses précédentes déclarations. Il y a encore deux semaines, le président américain avait affirmé que les Etats-Unis ne souhaitaient pas se «réinsérer dans une campagne militaire en Syrie».
#Syrie : Le Pentagone confirme la livraison de munitions à l'opposition syrienne "modérée" https://t.co/rqsRijAJdspic.twitter.com/pIHCteKZA8
— RT France (@RTenfrancais) 12 Octobre 2015
En septembre 2013, il avait déjà surpris ses alliés, la France et les monarchies du Golfe notamment, en renonçant au dernier moment à frapper les forces du président syrien Bachar el-Assad.