Kazakhstan : «des dizaines d'assaillants éliminés» lors de l'assaut de bâtiments administratifs
«Des dizaines d'assaillants ont été éliminés» dans la nuit du 5 au 6 janvier dans la ville d'Almaty, a fait savoir la police. Le pays est en proie à de violentes émeutes : une «agression» commise par des «bandes terroristes», a dénoncé son président.
«Des dizaines» de personnes ont été tuées par la police dans la nuit du 5 au 6 janvier alors qu'elles tentaient de s'emparer de bâtiments administratifs au Kazakhstan, a annoncé la police de ce pays qui fait face à des émeutes chaotiques consécutives à des mobilisations contre la hausse des prix du gaz.
«La nuit dernière, les forces extrémistes ont tenté de prendre d'assaut les bâtiments administratifs, le département de la police de la ville d'Almaty, ainsi que les départements locaux et les commissariats de police. Des dizaines d'assaillants ont été éliminés», a déclaré le porte-parole de la police Saltanat Azirbek, cité par les agences Interfax-Kazakhstan, TASS et Ria Novosti.
Dans la journée du 5 janvier, des manifestants avaient réussi à rentrer de force dans les bâtiments de la mairie, armés de matraques et de bouclier volés à la police. Celle-ci avait fait usage de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogène, en vain. Des bâtiments administratifs ont en outre été incendiés par des émeutiers, et des magasins pillés.
12 morts et plus de 300 blessés du côté des forces de l'ordre
Le président du Kazakhstan avait un peu plus tôt accepté la démission du gouvernement, en réponse aux manifestations, mais cette décision n'a pas calmé les protestataires, et les émeutes ont repris de plus belle.
D'après un bilan communiqué ce 6 janvier par les autorités kazakhes à la télévision publique, 12 membres des forces de l'ordre ont été tués depuis le début des troubles et 353 ont été blessés.
Ce 6 janvier, le ministère de la Santé a annoncé à la télévision publique que plus d'un millier de personnes avaient été blessées lors des émeutes. Près de 400 d'entre elles ont été hospitalisées et 62 personnes sont en soins intensifs.
L'OTSC déploie une force de maintien de la paix
Le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev dénonce une agression extérieure commise selon lui par des «gangs terroristes» ayant «reçu un entraînement approfondi à l'étranger». Il a précisé avoir fait appel à l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC, réunissant l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan) afin d'«aider le Kazakhstan à vaincre la menace terroriste».
Actuel président de cette organisation, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a de son côté fait savoir que l'OTSC envoyait pour «une durée de temps limitée» des «forces de maintien de la paix» au Kazakhstan «afin de stabiliser et normaliser la situation dans ce pays» provoquée selon ses termes par «une ingérence extérieure».
Un important mouvement de protestation avait débuté le 2 janvier après une forte hausse des prix du gaz naturel liquéfié (GNL). Il a démarré dans la ville de Janaozen, dans l'ouest du Kazakhstan, puis a affecté la ville d'Aktau, sur les bords de la mer Caspienne. Malgré diverses mesures prises par le gouvernement afin de calmer les manifestants – notamment une réduction du prix du GNL, fixé à 50 tenges (0,1 euro) le litre dans la région, contre 120 au début de l'année – les rassemblements se sont poursuivis, devenant de plus en plus violents.