Naftali Bennett attendu aux Emirats pour la première visite d'un Premier ministre israélien
- Avec AFP
Naftali Bennett se rend aux Emirats arabes unis pour une visite officielle le 13 décembre. Il s'agit de la première visite d'un Premier ministre israélien dans cette monarchie du Golfe, sur fond de tensions au sujet de l'accord nucléaire iranien.
Naftali Bennett s'est envolé le 12 décembre pour les Emirats arabes unis, première visite officielle d'un Premier ministre israélien dans cette monarchie du Golfe, qui a normalisé en 2020 ses relations avec l'Etat hébreu. Le Premier ministre doit «s'entretenir [le 13 décembre] avec le prince héritier d'Abou Dhabi cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane» notamment de «l'approfondissement des liens entre les deux pays», est-il précisé dans un communiqué de son bureau.
«Il s'agit de la première visite officielle d'un Premier ministre israélien aux Emirats arabes unis», est-il indiqué. Les deux dirigeants doivent également discuter des «enjeux économiques et régionaux qui contribuent à la richesse, à la prospérité et au renforcement de la stabilité» entre Israël et les Emirats. Peu avant 16h30 locales, le bureau de Naftali Bennett a annoncé que son avion avait décollé, citant le Premier ministre évoquant une visite «historique» et une «première».
«La visite est destinée à approfondir la coopération dans tous les domaines», a-t-il dit avant d'embarquer. «Les relations sont excellentes, nous devons les cultiver, les renforcer et construire la paix entre les peuples», a-t-il ajouté dans une vidéo diffusée par son bureau. Cette visite intervient alors que les négociations visant à préserver l'accord sur le nucléaire iranien ont repris à Vienne entre Téhéran et les grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Allemagne, Royaume-Uni).
Ces pourparlers ont été décriés par Israël, qui a appelé Washington à y mettre fin ainsi qu'à prendre des «mesures concrètes» contre l'Iran. L'accord, qui offrait à Téhéran la levée d'une partie des sanctions étouffant son économie en échange d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l'ONU, est moribond depuis le retrait unilatéral du pacte des Etats-Unis en 2018. Washington a rétabli des sanctions, poussant en riposte Téhéran à se détacher de la plupart de ses engagements.
Les Emirats, qui partagent avec Israël une animosité envers l'Iran, restent néanmoins un important partenaire économique de la République islamique.
Convergence sur fond de tensions avec l'Iran
Début décembre, le conseiller émirati à la sécurité nationale, cheikh Tahnoun ben Zayed, s'était rendu à Téhéran, pour le premier déplacement d'un haut responsable émirati depuis la rupture des relations entre l'Iran et l'Arabie saoudite en 2016, après l'exécution par Riyad d'un influent opposant religieux chiite. Les Emirats avaient par la suite réduit leurs liens diplomatiques avec Téhéran.
Le 15 septembre 2020, les Emirats arabes unis et Bahreïn étaient devenus les premiers pays arabes du Golfe à normaliser publiquement leurs relations avec Israël, sous l'impulsion du président américain de l'époque, Donald Trump, et de son gendre, Jared Kuchner, architecte de cette stratégie.
Ces «accords d'Abraham» avaient également abouti à des pactes similaires avec le Maroc et le Soudan. Ils avaient été signés par l'ancien Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et approuvés par l'actuelle coalition israélienne au pouvoir, alors dans l'opposition. Ils ont été dénoncés par les Palestiniens comme une trahison, la résolution du conflit israélo-palestinien étant longtemps restée une condition à toute normalisation des relations entre les pays arabes et l'Etat hébreu.
Fin juin, le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid avait inauguré aux Emirats la première ambassade d'Israël dans le Golfe, à Abou Dhabi, ainsi qu'un consulat à Dubaï, lors d'une visite officielle inédite, les responsables émiratis ayant fait de même à Tel-Aviv. Les Emirats, lancés depuis des décennies dans la diversification de leur économie, dépendant de moins en moins du pétrole, ont signé depuis la normalisation une série d'accords avec Israël allant du tourisme à l'aviation en passant par les services financiers.