Kiev demande à ses alliés d'agir contre une «invasion de l'Ukraine», Poutine appelle au «bon sens»
Alors que Kiev demande à ses alliés d'agir «maintenant» contre un supposé projet russe d'«invasion de l'Ukraine», Moscou dénonce le fait d'«attiser les tensions», assurant que la Russie ne nourrit aucun plan agressif contre son voisin européen.
«Il vaut mieux agir maintenant, et pas plus tard [pour] retenir la Russie», a déclaré le 30 novembre le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, selon qui une éventuelle offensive russe pouvait être lancée «littéralement en un clin d'œil».
Cité par l'AFP, le ministre ukrainien a en effet affirmé que la Russie avait accumulé «environ 115 000 troupes» aux abords de l'Ukraine, dans les territoires sous contrôle séparatiste dans l'est du pays ainsi qu'en Crimée. «Ce que nous voyons est très sérieux. La Russie a déployé une large force militaire près de la frontière ukrainienne. Cela inclut des chars, des systèmes d'artillerie, des systèmes de guerre électronique, des forces aériennes et navales», a-t-il énuméré.
Ces dernières semaines, les Etats-Unis, l'Otan et l'Union européenne ont plusieurs fois condamné des mouvements de troupes russes «autour de l'Ukraine», affirmant craindre une éventuelle invasion. Une allégation que la Russie a démenti à plusieurs reprises.
Moscou dénonce le fait d'«attiser les tensions»
«La rhétorique des médias occidentaux et des hauts responsables américains, selon laquelle la Russie nourrirait des plans agressifs [contre l'Ukraine] est sans fondement. La Russie n'a jamais manifesté d'hostilité à l'égard d'un quelconque Etat et, à plus forte raison, à l'égard de l'Ukraine où vit un peuple qui nous est commun par la parenté, la langue et l'histoire», a pour sa part déclaré le chef de la sécurité russe, Nikolai Patrushev, cité ce 30 novembre par l'agence de presse Tass.
Le haut responsable russe a par ailleurs assuré qu'il n'y avait pas de mouvements de troupes russes «non fondés» ni d'exercices militaires «non programmés» près de la frontière avec l'Ukraine.
«En attisant les tensions sur une prétendue menace russe, les Etats-Unis et leurs alliés créent un contexte d'information favorable au renforcement de leur groupe militaire, de leurs activités de reconnaissance, et de leurs livraisons d'armes de pointe, de munitions et d'autres matériels à l'armée ukrainienne et aux forces nationalistes», a-t-il en outre regretté, affirmant que Moscou avait informé Washington que la Russie ne nourrissait aucun plan agressif concernant l'Ukraine. «En ce qui concerne l'activité militaire croissante des Etats-Unis et de leurs alliés dans la région, nous continuons à suivre de près les actions de l'OTAN et des forces ukrainiennes près de nos frontières», a aussi déclaré Nikolai Patrushev.
Poutine espère que le bon sens prévaudra à l'Ouest
Ce 30 novembre également, le président russe a mis en garde contre le franchissement de certaines lignes rouges du côté occidental, expliquant que l'une d'entre elles correspondait au déploiement de nouveaux systèmes de frappe en Ukraine.
«Si des complexes de frappe apparaissent en Ukraine, alors, le temps de vol [des missiles] vers Moscou sera d'environ 7 à 10 minutes, et 5 minutes, s'il s'agit d'armes hypersoniques», a-t-il notamment déclaré.
«Que devrions-nous faire alors ? Nous devrons créer quelque chose de similaire contre ceux qui nous menacent. Et nous pouvons déjà le faire dès maintenant», a encore assuré Vladimir Poutine, affirmant cependant qu'il ne souhaitait pas «en arriver là». «J'espère que le sentiment de bon sens, de responsabilité envers leurs propres pays et la communauté internationale prévaudra», a-t-il en outre souligné.