Un général émirati accusé de torture bientôt à la présidence d'Interpol ?

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Du 23 au 25 novembre, l’organisation policière internationale Interpol tient une assemblée générale en Turquie pour élire son nouveau président. Ahmed Naser Al-Raisi, le favori, est pourtant accusé de torture par des ONG et des députés français.

Du 23 au 25 novembre, l’organisation policière internationale Interpol tient une assemblée générale en Turquie pour élire son nouveau président. Un nom a filtré depuis quelques mois, celui du général émirati Ahmed Naser Al-Raisi, inspecteur général au ministère de l’Intérieur dans son pays. Mais il est accusé de toutes parts d’avoir orchestré diverses répressions et tortures.

Les Emirats sont régulièrement épinglés pour leurs entorses aux droits de l’homme. Comme le traitement catastrophique des travailleurs migrants qui composent 80% de la population des Emirats, avec de nombreux cas d’esclavage. La liberté de la presse et d’expression restent entravées. Malgré quelques réformes de façade, la situation est critique.

Et en tant que haut gradé, Ahmed Naser al-Raisi est concerné, et visé par plusieurs plaintes. En particulier celles concernant les arrestations arbitraires de deux ressortissants britanniques. Leur avocat, Rodney Dixon, a porté plainte contre le général émirati, fin septembre à Paris. Il a même demandé que le général soit arrêté s’il pénétrait sur le territoire français. Matthew Hedges est un universitaire arrêté en 2018. Il était suspecté d’être espion et fut déclaré coupable, il fut condamné à la prison à vie, avec isolement, torture physique, psychologique, viol, cocktail de médicaments imposé à la clé... Le Britannique fut finalement gracié en novembre 2018 après de fortes mobilisations.

Aujourd’hui, il s’insurge : «Je n'arrive pas à croire que près de trois ans après ma libération, je doive me rendre au siège d'Interpol pour leur demander de ne pas élire au poste de président un des hommes responsables de ma torture».

Ali Issa Ahmad quant à lui fut arrêté à Abu Dhabi en janvier 2019 après avoir porté un t-shirt supportant l’équipe du Qatar, pays avec lequel les Emirats étaient en délicatesse. Ali Issa fut lui aussi violemment battu, le torse lacéré. Une autre plainte fut aussi déposée en juin par l’avocat William Bourdon pour «torture et actes de barbarie».

Elle concerne  Ahmed Mansour, militant détenu aux Emirats arabes unis. En France, c’est le député du Rhône Hubert Julien-Laferrière qui mène la mobilisation contre le général. Il a écrit à Emmanuel Macron en juin, une lettre co-signée par 35 parlementaires, pour qu’il bloque cette candidature problématique. 

Le nœud du problème : l’OPA réalisée par Abu Dabi sur l’organisation policière internationale. Car Interpol est financé par la souscription de ses 194 membres. Les Emirats arabes unis devraient s’acquitter d’environ 250 000 euros par an. Or ils se sont engagés à verser 50 millions d’euros en 2016. A ce tarif là pas étonnant qu’Interpol en fasse son favori, pas surprenant que les militants, avocats et élus qui demandent des explications aux officiels français, n’obtiennent pas de réponse. D’autant que les Emirats sont aussi dans le top 5 des principaux clients de la France en matière de ventes d’armes entre 2010 et 2019.

Au-delà des relations d’intérêt mutuel avec les riches émiratis, un problème est soulevé : l’instrumentalisation d’Interpol par les pays autoritaires. Ainsi, certains abusent des notices rouges, sorte de mandats d’arrêt internationaux, qui permettent d’interpeler des contrevenants hors de leurs frontières nationales.

Certains pays en émettent de nombreuses pour appréhender leurs opposants politiques. Et les Emirats font partie des nations qui en abusent le plus, et d’ailleurs parfois pour des délits mineurs comme des chèques sans provision. La coupe est donc suffisamment pleine pour tenter de bouter le général hors de l’organisation. Mais apparemment les pétrodollars n’ont pas d’odeur pour Interpol...

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