La Pologne affirme que la crise migratoire «pourrait durer des mois, voire des années»
- Avec AFP
En pleine crise des migrants à la frontière avec la Biélorussie, le ministre polonais de la Défense a averti ce 17 novembre que celle-ci «pourrait durer des mois, voire des années».
Le ministre polonais de la Défense Mariusz Blaszczak a averti ce 17 novembre que la crise à la frontière biélorusse «pourrait durer des mois, voire des années», et affirmé que les migrants avaient à nouveau «attaqué la frontière polonaise» pendant la nuit.
Les forces de sécurité polonaises ont fait usage le 16 novembre de gaz lacrymogène et déployé des canons à eau pour repousser des migrants qui leur jetaient des pierres en tentant de traverser la frontière, limite orientale de l'UE.
Des milliers de migrants sont actuellement installés dans des camps de fortune dans l'espoir de rejoindre l'UE en traversant la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. Les autorités polonaises ont déclaré «zone interdite» le territoire frontalier avec la Biélorussie, rendant impossible l'accès des organisations humanitaires mais également des journalistes, sous peine de sanctions. L'équipe de RT France a ainsi été interpellée le 15 novembre alors qu'elle tentait de rendre compte de la situation dans cette zone.
«La situation à la frontière polono-biélorusse ne sera pas résolue rapidement. Nous devons nous préparer pour des mois, voire des années», a déclaré le ministre de la Défense Mariusz Blaszczak à la radio publique polonaise PR1. Les tentatives de franchissement de la frontière se sont poursuivies pendant la nuit, a-t-il indiqué.
«Malheureusement la nuit n'était pas calme non plus. Les méthodes d'attaques à la frontière polonaise sont toujours les mêmes. De plus petits groupes de migrants ont également tenté de traverser la frontière à d'autres endroits», a déclaré le ministre.
Les garde-frontières polonais ont enregistré le 16 novembre au total «161 tentatives de traversées illégales» de frontières, y compris «deux tentatives de passage en force», selon un communiqué.
La police polonaise a indiqué ce 17 novembre que neuf fonctionnaires avaient été blessés le 16 novembre lors des affrontements, de même qu'un garde-frontière et un soldat.
La Pologne accuse la Biélorussie – mais aussi la Russie – d'orchestrer la vague migratoire à sa frontière, qu'elle qualifie d'«attaque». Les Européens affirment que le président biélorusse Alexandre Loukachenko alimente la crise en délivrant des visas à des migrants et en les acheminant à la frontière pour se venger de sanctions européennes. Minsk a dénoncé des accusations «sans fondements» et considère que Varsovie et ses alliés occidentaux font monter délibérément la tension pour prendre des sanctions à son encontre. La Russie, de son côté, a jugé «inacceptable» l'accusation polonaise a son sujet et appelle au dialogue entre l'UE et Minsk.