Frontière polono-biélorusse : Emmanuel Macron et Vladimir Poutine appellent à une «désescalade»
Les présidents français et russe se sont entretenus ce 15 novembre sur la situation à la frontière polono-biélorusse sous tension depuis l'afflux massif de migrants au cours de ces derniers mois.
La situation à la frontière à la frontière polono-biélorusse a été ce 15 novembre au cœur d'un entretien de 1 heure 45 entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine. Depuis plusieurs mois, des milliers de migrants convergent à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie dans l'espoir rejoindre l'Union européenne (UE).
Selon un communiqué de l'Elysée, les deux chef d'Etat se sont mis d'accord sur une «désescalade» pour résoudre la crise migratoire.
A ce titre, ils se sont entendus sur «la nécessité de faire un effort sur la situation humanitaire des migrants en renforçant l’implication du HCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés).»
Même s’il n’y avait pas de convergence d'analyse sur l’origine de la crise actuelle, le président russe a dit à Emmanuel Macron qu'il comprend la nécessité d'y mettre fin, «en premier lieu par respect humain pour des migrants ainsi instrumentalisés», a rapporté la présidence française. «Notre espoir est que ce long entretien pourra dans les jours qui viennent apporter des résultats [sur l'afflux des migrants venus de la Biélorussie à la frontière polonaise]», a commenté l'Elysée, soulignant que Vladimir Poutine allait s'entretenir sur ce sujet avec son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko.
De son côté, le Kremlin souligne dans un communiqué que le président russe «a notamment attiré l’attention sur le traitement extrêmement sévère de la part des garde-frontières polonais avec les réfugiés». «Après avoir informé [le président français] de ses contacts avec le président biélorusse Alexandre Loukachenko, Vladimir Poutine a réaffirmé qu’il était utile de discuter de ces problèmes directement entre les dirigeants de l’UE et de la Biélorussie», précise en outre le texte.
Alexandre Loukachenko s'entretient avec Angela Merkel
Dans le même temps, le président biélorusse s'est entretenu avec la chancelière allemande Angela Merkel. Outre, les voies et moyens pour parvenir à la désescalade, la présidence biélorusse rapporte que l'entretien a notamment porté sur la nécessité d'apporter «une aide humanitaire» aux migrants.
Des milliers de migrants sont actuellement installés dans des camps de fortune dans l'espoir de rejoindre l'UE à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. La crise vire par ailleurs à la confrontation diplomatique entre les autorités polonaises, relayées notamment par l'UE, qui accusent Minsk d'«instrumentaliser» cette crise, ce que démentent les autorités biélorusses. L'UE a par ailleurs fait savoir ce 15 novembre qu'elle entendait prendre «dans les prochains jours» des sanctions contre l'Etat biélorusse. En face, Minsk pointe du doigt une instrumentalisation par Varsovie, «prétexte» à de nouvelles sanctions.
De leur côté, les ONG alertent sur la situation humanitaire, notamment à cause des températures glaciales sur place, alors que des barrages de policiers et de militaires sont présents de part et d'autre de la frontière.