Paris récuse les accusations d'«abandon» du Mali
La porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a rejeté le 27 septembre les accusations «d'abandon» du Mali et d'annonce «unilatérale» de retrait lancées quelques jours plus tôt par le Premier ministre malien à la tribune de l'ONU.
«La transformation de notre dispositif militaire au Sahel ne constitue ni un départ du Mali ni une décision unilatérale, et il est faux d'affirmer le contraire», a déclaré ce 27 septembre Anne-Claire Legendre, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères lors d'un point de presse électronique.
«La France reste engagée aux côtés du Mali et des autres Etats du G5 Sahel, à leur demande, dans la lutte contre le terrorisme qui demeure une priorité absolue [...] parfois au prix du sang», a-t-elle ajouté en référence à la mort le 24 septembre du caporal-chef Maxime Blasco, du 7e bataillon de chasseurs alpins de Varces (Isère).
Cette déclaration constitue la première réponse de Paris aux déclarations du Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga qui, dans un discours à la tribune de l'ONU le 25 septembre, avait notamment qualifié la décision de retrait par la France de la force Barkhane d'«abandon en plein vol».
«La nouvelle situation née de la fin de Barkhane [...] nous conduit à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome avec d'autres partenaires», avait-il assuré, arguant qu'il s'agissait désormais de «combler le vide que ne manquera pas de créer la fermeture de certaines emprises de Barkhane dans le nord du Mali». Le Premier ministre avait ainsi déploré un «manque de concertation» et une annonce «unilatérale» sans coordination avec l'ONU et le gouvernement malien.
«Le Mali regrette que le principe de consultation et de concertation, qui doit être la règle entre partenaires privilégiés, n'ait pas été observé en amont de la décision», avait-il ajouté. Choguel Maïga avait par ailleurs demandé que la mission de paix Minusma de l'ONU et ses 15 000 Casques bleus aient «une posture plus offensive sur le terrain», assurant au passage qu'il n'y avait «pas de sentiment anti-Minusma au Mali, pas plus qu'un sentiment anti-Français».